Citigroup (C) a annoncé jeudi que la branche américaine de sa filiale mexicaine Banamex faisait l'objet d'enquêtes de plusieurs autorités sur un possible blanchiment d'argent.

Banamex USA a reçu ces derniers mois des assignations du procureur général de l'État du Massachusetts, de l'agence américaine de garantie des dépôts bancaires, la FDIC, et du département du Trésor, révèle dans son rapport annuel Citigroup.

Ces autorités lui demandent de fournir des documents en lien avec le secret bancaire et le blanchiment d'argent, précise l'établissement financier, assurant «coopérer».

Banamex, groupe bancaire mexicain détenant quelques agences aux États-Unis et racheté par Citigroup en 2001, est au centre de deux cas de fraude au Mexique ayant entraîné des millions de dollars de pertes pour le groupe américain l'an dernier.

Dans les deux cas, Banamex a prêté de l'argent à deux entreprises locales, Oceanografia (OSA) et une autre dont le nom n'a jamais été donné. Cet argent était censé financer des créances envers le groupe d'État Pemex, dont les deux sociétés sont des sous-traitants.

Mais dans le cas OSA, Citigroup a appris en février 2014 que le gouvernement mexicain avait cessé de lui accorder de nouveaux contrats. Quelques jours plus tard, Pemex lui avait indiqué qu'une part importante des créances qui justifiaient les prêts de Banamex à OSA étaient donc «frauduleuse».

Le coût de cette fraude était évalué à 235 millions de dollars après impôts. Dans le second cas de fraude, les sommes en jeu avoisinaient les 30 millions de dollars.

Citigroup a déjà licencié une douzaine de salariés. Le patron de Banamex, Javier Arrigunaga, a démissionné en octobre dernier.

Le gendarme boursier américain, la SEC, et le département américain de la Justice ont ouvert également des enquêtes de leur côté.

Citigroup a par ailleurs annoncé réduire le montant des réserves mises de côté pour solder à l'amiable des litiges: elles s'élèvent désormais à 4 milliards de dollars au 31 décembre contre 5 milliards fin septembre.