Les dirigeants de la banque HSBC ont renouvelé leurs excuses mercredi devant les parlementaires britanniques pour les pratiques «inacceptables» de leur filiale suisse, accusée d'avoir aidé des clients à échapper à l'impôt dans un passé récent.

Le président de la plus grosse banque européenne, Douglas Flint, et son directeur général Stuart Gulliver ont été convoqués pour s'expliquer devant le Comité du Trésor du Parlement britannique.

«J'aimerais formuler des excuses de ma part et de celle de Douglas (Flint) pour les événements inacceptables qui ont eu lieu dans notre banque privée en Suisse au milieu des années 2000», a déclaré M. Gulliver en guise de préambule.

«Ce sont des excuses que nous voudrions vous présenter ainsi qu'à nos clients, nos actionnaires et à l'ensemble du public. C'était clairement inacceptable et cela a nui à la réputation de HSBC», a-t-il poursuivi.

La banque britannique est au coeur d'un vaste scandale financier, une enquête internationale de plusieurs médias l'ayant accusé d'avoir fait transiter quelque 180 milliards d'euros de riches clients entre novembre 2006 et mars 2007 sur des comptes en Suisse, afin de leur éviter d'avoir à payer des impôts dans leurs pays respectifs.

Interrogé par les parlementaires avec courtoisie, mais fermeté, pendant près de deux heures, Stuart Gulliver a également été contraint de s'expliquer une nouvelle fois sur le compte en Suisse qu'il a ouvert en 1998 et dont l'existence a été révélée dimanche par le quotidien britannique The Guardian.

«Je comprends que cela semble déroutant aux gens», mais «ce n'était pas pour des raisons fiscales», a-t-il assuré.

Il a de nouveau affirmé que ce compte, abondé via une société installée au Panama, avait alors pour objectif de maintenir la confidentialité sur ses revenus à l'égard de ses collègues.

Confronté à la longue liste des malversations dont la banque est accusée par les autorités de différents pays (manipulations des changes, évasion fiscale, contournement de sanctions contre certains pays...), le président Douglas Flint a reconnu que «c'était une liste terrible».

«J'espère vraiment qu'il n'y a pas d'autres squelettes qui vont apparaître», a souhaité le président et ancien directeur financier.