L'établissement jordanien Arab Bank, reconnu coupable en septembre aux États-Unis d'avoir financé les mouvements islamistes palestiniens Hamas et Jihad islamique, demande un nouveau procès, selon un document judiciaire consulté vendredi.

Arab Bank accuse le tribunal de Brooklyn (New York) d'avoir commis des «erreurs substantielles» dans la conduite du procès.

La banque avait été reconnue coupable de 24 chefs d'accusation par un jury populaire composé de sept femmes et de trois hommes.

Le tribunal a «donné des instructions incorrectes au jury qui soulagent les plaignants de la responsabilité qui leur revient de produire des éléments essentiels pour appuyer leurs réclamations et a (...) exclu des éléments de preuve qui étaient importants pour les délibérations du jury», plaide Arab Bank.

«Par conséquent, un nouveau procès doit être ordonné», conclut la banque multinationale basée en Jordanie. La demande a été faite par ses avocats auprès du même tribunal.

Arab Bank était accusée d'avoir versé, par l'intermédiaire de l'organisation non-gouvernementale Saudi Committee, 5300 dollars à chacune des familles d'auteurs d'attentats suicide.

La banque n'a pas nié avoir transféré de l'argent à des Palestiniens à la demande de Saudi Committee, qui a des comptes chez elle. Mais elle objectait que les bénéficiaires ne figuraient sur aucune liste terroriste et que rien ne pouvait prouver que cet argent avait servi à financer des attentats.

L'action était intentée par quelque 300 Américains, victimes ou ayants droit de victimes d'une vingtaine d'attentats entre 2001 et 2004 en Israël, à Gaza et en Cisjordanie.