Même s'il dit craindre pour sa sécurité et pour ses intérêts commerciaux, le propriétaire des résidences Soleil, Eddy Savoie, devra divulguer publiquement l'ampleur de sa fortune. Le juge Gary D.D. Morrisson a annoncé, ce matin, que le patrimoine de M. Savoie devra être rendu public afin d'évaluer le montant des dommages moraux et punitifs que M. Savoie pourrait devoir payer à la fille d'une ancienne résidente, qu'il a poursuivie abusivement.

À l'époque où sa mère habitait au Centre d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de St-Lambert-sur-le-Golf, en 2011, Pierrette Thériault-Martel avait critiqué sévèrement la qualité des soins dispensés par l'établissement.

M. Savoie avait intenté une poursuite en diffamation de 400 000$ contre Mme Thériault-Martel. À l'automne, le juge Morrison a jugé qu'il s'agissait d'une poursuite bâillon. L'appel de M. Savoie sur cette décision a été rejeté.

Le 28 avril prochain, les deux parties seront de retour devant le juge afin de débattre de la preuve visant à établir les dommages moraux et punitifs de 150 000$ réclamés par Mme Thériault-Martel. La fortune de M. Savoie devra alors être divulguée.

Extorsion et menaces

La semaine dernière, les avocats de M. Savoie ont réclamé un huis clos afin que le patrimoine de l'homme d'affaires ne soit pas révélé au public.

Dans sa requête, M. Savoie mentionnait être «la cible de nombreux messages d'insultes, de menaces et de tentatives d'extorsion depuis le rejet de son recours», en septembre dernier. Il disait être inquiet pour sa sécurité et celle de sa famille au point d'envisager de « retenir les services d'un garde du corps». M. Savoie disait craindre que les risques qu'il soit «agressé ou séquestré augmentent de façon importante si l'étendue de sa situation patrimoniale est révélée et diffusée publiquement».

M. Savoie disait aussi que révéler sa fortune nuirait à ses intérêts commerciaux.

Dans son jugement rendu ce matin, le juge Morrisson rejette la requête. Il mentionne notamment que les craintes de M. Savoie sur sa sécurité sont «subjectives» et insuffisantes pour réclamer un huis clos. Le juge Morrison rappelle que le caractère public des audiences est la règle et la confidentialité, l'exception.