L'ancien président de Supremex (T.SXP), Gilles Cyr, de La Prairie, s'adresse aux tribunaux pour contraindre l'entreprise à lui payer 1,1 million de dollars comme indemnité de départ.

Le départ de Gilles Cyr a été rendu public par la société le 4 mars. Il était le PDG du plus grand fabricant et distributeur d'enveloppes au Canada depuis octobre 2004. Il travaille pour le manufacturier établi dans l'arrondissement de LaSalle depuis janvier 1996.

Nous n'avons pas pu joindre M. Cyr ou son avocat Patrick Ouellet avant la publication de l'article.

Supremex est un ancien titre chouchou des investisseurs à l'époque des fiducies de revenu. Redevenue une société par actions en 2011, elle doit composer avec le déclin du marché du papier et des enveloppes depuis des années.

Le chiffre d'affaires annuel est passé de 183 millions en 2008 à 129 millions en 2013. Le manufacturier a déclaré une perte une année sur deux depuis 2008.

De 10$ qu'il était en juin 2007, le prix de l'action a glissé sous les 6$ en septembre 2008, puis sous les 3$ en novembre 2009.

Cette glissade a attiré l'actionnaire opportuniste Clarke, dont le président est l'homme d'affaires George S. Armoyan. Aujourd'hui, Clarke détient 45,2% des actions de Supremex.

Clarke a proposé de privatiser Supremex en 2013 à un prix de 1,20$ par action. Les négociations entre Supremex et Clarke se sont terminées en août dernier, sans entente. Aujourd'hui, l'action de SXP se vend 2,30$.

Les événements se sont précipités depuis la démission de Michael Rapps comme président du conseil de Supremex, le 17 décembre dernier. Dany Paradis a été nommé à sa place et, à la même occasion, l'administrateur Georges Kobrynsky a été nommé vice-président du conseil.

M. Kobrynsky ne nous avait pas rappelé hier en fin d'après-midi.

Depuis leur nomination, MM. Paradis et Kobrynsky ont commencé à jouer un rôle actif dans la gestion quotidienne de l'entreprise, selon les prétentions de M. Cyr dans sa poursuite déposée le 7 mars au palais de justice de Montréal. Ce dernier allègue que leurs diverses initiatives ont diminué son autorité. De plus, la société a réduit le boni 2013 du plaignant de 42 000$ sans son consentement.

M. Cyr a en mains un contrat de travail contenant des dispositions en cas d'atteinte à son autorité et à ses responsabilités. En bref, il a le droit de quitter son emploi et de recevoir une indemnité de départ équivalant à deux ans de rémunération (salaire, bonus et participation au partage des profits), si son employeur diminue sa rémunération globale sans son consentement ou fait certains gestes portant atteinte à son autorité.

Supremex a nié en bloc la véracité des allégations de M. Cyr, tel que libellé dans la mise en demeure qu'il lui a fait parvenir le 26 février dernier. M. Cyr y demande que son ancien employeur lui verse la somme de 1 103 472$.

De cette somme, 560 000$ correspondent à deux fois son salaire de base; 280 000$ correspondent au bonus compté en double, et la somme de 144 218$ équivaut à deux fois la moyenne du programme de partage des profits payé à M. Cyr au cours des deux années précédentes. Les autres sommes englobent des dépenses non remboursées, des journées de vacances impayées et le bonus encouru pour l'année en cours.

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SUPREMEX

> Manufacturier et distributeur d'enveloppes

> Siège social: arrondissement de LaSalle (Montréal)

> Année de fondation: 1977

> Employés: 525

> Ventes: 129 millions

> Usines dans six provinces