Le frère de feu Paul Desmarais, fondateur de Power Corporation (T.POW), réclame 100 millions de dollars à sa succession dans une requête déposée hier au palais de justice de Montréal et dont La Presse Affaires a pris connaissance.

Louis Desmarais, de Saint-Lambert, allègue que son frère lui avait promis de lui rendre les 60 000 actions de Power Corporation que Louis possédait en 1975 et qu'il a vendues à la demande de son frère. Mais l'entente entre les deux frères n'a jamais été mise par écrit.

Aujourd'hui, le liquidateur testamentaire de Paul Desmarais, Me Guy Fortin, qui a versé 5 millions à Louis Desmarais le 24 juillet dernier comme seul et unique versement à recevoir de la succession, affirme qu'il n'est pas au courant de cette entente verbale.

«On n'émet pas de commentaires, a dit Me Fortin, lorsque joint au téléphone en fin d'après-midi hier. On a remis ça dans les mains de nos avocats pour contester ça de façon vigoureuse. On va voir ce que ça va donner.»

À l'époque, selon la version de Louis, son frère Paul avait insisté pour qu'il se départe de ses actions afin de réduire le nombre d'actions de Power en circulation. Louis s'était exécuté en raison de la promesse faite par son frère de lui rendre un jour les 60 000 actions.

«Le plaignant, ayant toujours connu son frère comme un homme de parole, n'a jamais douté que l'entente entre eux soit respectée», lit-on dans la requête.

Paul Desmarais est décédé le 8 octobre 2013, sans que Louis sache ce que son frère pensait de leur prétendue entente. Power Corporation est propriétaire de La Presse.

Des actions estimées à 266 millions

Le 17 octobre, Louis Desmarais, qui estimait alors à 200 millions la valeur des 60 000 actions qui lui auraient été promises en 1975, a réclamé le solde de sa créance à la succession, une somme de 195 millions.

La succession lui a répondu que sa demande était «frivole, inappropriée et abusive». Toujours selon la version du demandeur, la succession lui a laissé entendre à cette occasion que la valeur des 60 000 actions était significativement inférieure à la somme demandée.

Louis Desmarais a répliqué en mandatant la firme Raymond Chabot Grant Thornton pour estimer la valeur actuelle des 60 000 actions de Power qu'il possédait en 1975. Les experts-comptables établissent la valeur des actions à 266 millions en tenant compte des fractionnements et autres événements pertinents survenus au fil des ans.

Louis Desmarais a choisi de réduire sa réclamation à 100 millions.