Le second budget du ministre Nicolas Marceau déposé mardi ouvre quatre fronts, quatre négociations difficiles à prévoir pour le gouvernement après les prochaines élections.

Au premier chef, Québec veut rediscuter avec les fédérations de médecins de la masse des honoraires, qui atteindra cette année 6,1 milliards de dollars. Le salaire des médecins a augmenté de 67 % depuis 2008, une hausse importante dont Québec veut tenir compte dans la prochaine ronde de négociation -l'entente se termine en 2015.

Essentiellement, d'expliquer M. Marceau, Québec souhaite repousser de deux ans des décaissements qu'il devrait faire en vertu de l'entente signée en 2008. Les sommes en causes - il a refusé d'en fixer la hauteur - devraient aussi être prises en compte dans la prochaine négociation. Québec a rattrapé les autres provinces quant à la rémunération de ses 18 000 médecins, rappellent les documents budgétaires.

Même intention avec l'ensemble des 430 000 employés de l'État dont la convention se termine en juillet 2015. La masse salariale a augmenté de 3,6 % en moyenne depuis 2010. La rémunération a augmenté de 22 % depuis 2008. «Nous faisons face à un défi, les ressources sont limitées et on veut une rémunération compétitive», dira M. Marceau. Les conventions en cours prévoient déjà des bonifications liées à la performance de l'économie, une formule à reprendre, espère M. Marceau.

Pour le financement de la santé, Québec veut pour l'avenir que l'argent soit désormais plus étroitement associé aux patients. Le financement des établissements reflétera plus fidèlement le volume de clientèle. Un rapport d'expert vient appuyer cette réforme que Québec veut enclencher très rapidement. Pour le ministre Marceau, il est incompréhensible qu'on ne puisse connaître de façon précise le coût d'une intervention, réparer un bras cassé par exemple, par un établissement. Des disparités importantes sont constatées sur les mêmes interventions à travers le Québec, observe-t-il.

Québec annonce par ailleurs qu'il voudra revoir le financement des commissions scolaires.  Au moins 125 millions de dollars d'économies sont attendus de regroupements, «les petites commissions scolaires sont trop petites», dira M. Marceau, le coût de la formation d'un élève varie de 10 000 $ à 7000 $, selon la région. Québec veut encadrer le pouvoir de taxation des commissions scolaires, ce qui inclue la perception des taxes auprès des contribuables.