Le ministre Flaherty a épargné aux entreprises un alourdissement de leur fardeau fiscal dans son dernier budget. Il y avance par ailleurs un bouquet de mesures visant à leur simplifier la vie, tout en persévérant dans sa volonté de restreindre le recours à des travailleurs étrangers temporaires, ce qui inquiète le lobby des PME au pays.

Tant le Conseil du patronat du Québec (CPQ) que la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) se réjouissent du gel des cotisations patronales à l'assurance-emploi et au Régime de pensions du Canada.

«C'est un budget plutôt modeste, croit Norma Kozhaya, directrice de la recherche et économiste en chef du CPQ, il vient confirmer le retour à l'équilibre budgétaire et les surplus plus importants l'année prochaine. C'est positif.»

La FCEI se désole néanmoins de l'abolition du crédit à l'embauche, qui permettait d'économiser jusqu'à 1000$ sur les cotisations additionnelles de l'employeur à la caisse de l'assurance-emploi.

Le budget revient sur la question des frais d'utilisation des cartes de crédit. «On est très content que le ministre des Finances parle pour la première fois de diminuer les frais de traitement liés aux cartes de crédit et de revoir le Code de conduite de l'industrie des cartes de crédit», souligne par ailleurs Martine Hébert, sa vice-présidente principale au Québec. «Au Canada, les frais de traitement sont parmi les plus élevés dans le monde, d'après le Bureau de la concurrence», martèle la porte-parole de la FCEI.

Les marchands paient des frais d'environ 1,5% à 4% de la valeur des opérations de paiement par carte de crédit. Ces frais représentent une facture de 5 à 7 milliards par année.

L'organisme applaudit aussi à la diminution de la fréquence à laquelle les PME devront verser des déductions à la source à l'Agence du revenu du Canada.

À contrecoeur, le lobby des PME se résigne à la réforme du Programme des travailleurs étrangers temporaires, «un programme très utile pour les PME canadiennes, notamment dans le secteur de la restauration et de l'hébergement», fait remarquer Mme Hébert.

La FCEI se montre particulièrement critique du moratoire appliqué sur les avis accélérés relatifs au marché du travail et à l'obligation de payer les étrangers au même salaire que les Canadiens.