Les autorités américaines ont arrêté jeudi un ancien comptable de l'escroc Bernard Madoff, l'accusant d'avoir falsifié des comptes et d'avoir participé à une fraude pour arnaquer des investisseurs.

Paul Konigsberg a plaidé non coupable sur les cinq chefs d'accusations pesant sur lui, devant un tribunal new-yorkais. Il a été relâché sous caution, selon une source proche du dossier.

La mise en accusation présente M. Konigsberg comme un pivot de la fraude mise en place par «Bernie» Madoff dans ce qui est devenu la plus grande escroquerie boursière de tous les temps.

Au moment de son effondrement en 2008, le fonds de Bernie Madoff affichait en effet un bilan de 65 milliards de dollars environ, alors qu'en réalité il ne disposait que de 300 millions de dollars d'actifs.

Le fonds de Bernie Madoff a revendiqué pendant plus de trois décennies des rendements mirobolants qui reposaient sur de faux investissements et de faux documents.

«Pour réussir à cacher son stratagème pendant aussi longtemps, M. Madoff a eu besoin de l'aide de tiers à qui il pouvait faire confiance pour traiter des opérations suspicieuses», remarque l'acte d'accusation.

M. Konigsberg «a participé et parfois même orchestré la création de faux livres de comptes et documents», poursuit-il.

M. Madoff avait assuré des taux de rendement spécifiques à certains de ses clients, qu'il parvenait à produire en antidatant de fausses transactions.

Certains documents étaient antidatés à des fins fiscales, détaille l'acte d'accusation. Dans certains cas, M. Konigsberg a même travaillé comme comptable pour les clients investisseurs de M. Madoff, et répercutait donc dans les comptes de ce client les fausses transactions et mauvaises dates qui figuraient dans ceux de l'escroc, qui purge une peine de 150 ans de prison.

Un avocat de M. Konigsberg, Reed Brodsky, a affirmé que son client, âgé de 77 ans, était «une victime innocente de Bernie Madoff» et qu'il se défendrait face aux accusations gouvernementales.

«Le gouvernement se contente d'ignorer que Bernie Madoff le psychopathe a trompé tout le monde autour de lui, y compris des investisseurs éclairés et l'agence de régulation des marchés boursiers (SEC)», a argumenté M. Brodsky dans un courriel à l'AFP.

L'accusation demande que M. Konigsberg renonce à tous ses gains issus de la fraude. Le comptable risque jusqu'à 40 ans de prison, selon une porte-parole du procureur fédéral.