La banque américaine JPMorgan Chase devrait payer au moins 700 millions de dollars d'amendes dans le cadre d'un accord à l'amiable avec les autorités dans l'affaire de la «baleine de Londres», ont indiqué mercredi des sources proches du dossier.

Selon celles-ci, citées par l'agence financière Dow Jones Newswire, la banque reconnaîtrait aussi être coupable de manquements en termes de surveillance interne dans cette affaire, qui lui avait occasionné des milliards de dollars de pertes dans les dérivés de crédit l'an passé.

Des porte-parole de la banque, du département de la Justice (DoJ), du gendarme boursier américain (SEC) et du principal organisme de supervision de JPMorgan (OCC) ont refusé de commenter.

Le New York Times indique pour sa part que les amendes seront au menu d'un conseil d'administration de la banque se tenant lundi et mardi et que l'accord devrait être annoncé dans la semaine. Le quotidien précise qu'en plus des autorités américaines, le régulateur financier britannique devrait lui aussi imposer une amende.

La «baleine de Londres» était le surnom donné à Bruno Iksil, un courtier français d'une unité londonienne de JPMorgan, en raison de ses énormes positions risquées dans les dérivés de crédit.

Début 2012, ces positions étaient devenues trop visibles. Les autres courtiers s'étaient retournés contre lui, forçant la banque à solder ses positions.

M. Iksil a passé un accord avec les autorités lui garantissant l'immunité en échange de sa coopération.

Un de ses subordonnés, le Français Julien Grout, et son supérieur espagnol Javier Martin-Artajo avaient en revanche été inculpés mi-août par les autorités américaines qui les accusent d'avoir dissimulé les pertes de la banque dans cette affaire. M. Martin-Artajo avait été arrêté en Espagne fin août.

Le PDG de JPMorgan, Jamie Dimon, avait initialement minimisé l'affaire de la baleine, comparée à «une tempête dans un verre d'eau». Quelques mois plus tard, la banque avait toutefois chiffré les pertes à plus de 6 milliards de dollars.

L'affaire avait fortement terni la réputation de M. Dimon et de JPMorgan, qui avait jusque là plutôt mieux résisté que ses concurrentes américaines à la crise financière.

La banque avait reconnu en janvier de «graves erreurs» dans la gestion de l'affaire, et avait en conséquence réduit de moitié le bonus de son PDG.