Deux poids lourds controversés de l'industrie du génie-conseil - SNC-Lavalin (T.SNC) et Genivar (T.GNV) - ont confirmé avoir soumis leur dossier pour que leur probité soit certifiée par l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Ils espèrent ne pas subir le même sort que Dessau, qui ne peut plus obtenir un seul contrat public à la suite de son inscription sur la «liste noire», jeudi dernier.

Depuis l'adoption de la loi 1 par le gouvernement Marois, toute entreprise doit être sur la «liste verte» de l'AMF pour obtenir des contrats de plus de 40 millions. Mais en déposant un dossier à l'AMF, chaque entreprise court le risque d'être, comme Dessau, totalement exclue du marché public. Les deux entreprises se disent toujours en attente d'une réponse.

Par ailleurs, SNC-Lavalin et Genivar ouvrent légèrement la porte à un remboursement des sommes «qui auraient été supposément obtenues de façon irrégulière», selon les mots de la porte-parole de SNC, Leslie Quinton.

«Nous collaborons pleinement avec les autorités concernées et nous attendons une décision par celles-ci quant aux critères de remboursement», a-t-elle ajouté.

Il resterait toutefois beaucoup de travail à faire du côté de Québec avant qu'une quelconque forme de compensation puisse être versée. «Il n'a pas été démontré de façon claire et précise quels sont les montants qui auraient ainsi été obtenus et, surtout, quels sont les critères qui mèneraient à déterminer un niveau de remboursement jugé acceptable», a plaidé Mme Quinton.

Genivar ne ferme pas la porte non plus, mais se montre encore plus prudente que SNC-Lavalin.

«Le débat quant au remboursement aura lieu en temps opportun, a expliqué la porte-parole Isabelle Adjahi dans un courriel. Le plus important est de faire en sorte que les pratiques dont nous avons été témoins dans notre industrie soient à jamais chose du passé.»

Scandales à répétition

SNC-Lavalin est l'une des plus importantes firmes de génie-conseil de la planète et la plus importante au Canada. Elle compte des dizaines de milliers d'employés. Depuis trois ans, la société est au coeur de plusieurs scandales de corruption, au pays et à l'étranger. Son ex-président Pierre Duhaime a été arrêté et inculpé, entre autres, de fraude.

Genivar, quant à elle, finançait des partis politiques provinciaux par l'entremise d'un système de fausse facturation. Un vice-président de la firme l'a affirmé le printemps dernier à la commission Charbonneau.

CIMA " a strictement refusé de répondre aux questions de La Presse. AECOM (ex-Tecsult) et BPR ne nous ont pas rappelé.