Lorsque le ministre des Finances, Jim Flaherty, s'est présenté à la Chambre des communes, jeudi, il avait dans son huitième budget une mauvaise surprise pour les fonds de travailleurs. Les crédits d'impôt accordés aux particuliers qui investissent dans les fonds tels le FondAction de développement de la CSN ou le Fonds de solidarité FTQ seront réduits de 15 à 10% en 2015, à 5% en 2016, pour être abolis en 2017.

«C'est tout un choc, une autre action digne de ce gouvernement conservateur. On ne l'a pas vu venir, a dit le secrétaire général du Fonds de solidarité FTQ, Daniel Boyer. C'est une attaque contre le Québec, c'est une attaque contre les travailleurs et c'est une attaque contre le mouvement syndical tout entier.»

Québec offre également 15% de réduction d'impôt sur les cotisations des particuliers aux fonds de travailleurs. Si le ministre Flaherty va de l'avant avec la mesure annoncée aujourd'hui, il ne restera que 15% de crédits d'impôt sur les cotisations en 2017, soit l'offre du gouvernement provincial.

Pour Ottawa, les crédits d'impôt accordés aux investisseurs des fonds de travailleurs ne sont pas efficaces pour stimuler l'économie canadienne. Cette nouvelle mesure s'inscrit dans un budget d'austérité, qui vise essentiellement à ce que le Canada revienne à l'équilibre budgétaire d'ici 2015-2016.

Le président-directeur-général du FondAction, Léo-Paul Beaulieu, ne dérougit pas. Comme son homologue de la FTQ, il considère que la décision d'annuler les crédits d'impôt doit être revue.

«Ce qu'il faut comprendre, c'est que le FondAction participe au développement de l'économie québécoise. En coupant les crédits d'impôt, le gouvernement enlève un levier important qu'avaient les fonds de travailleurs pour encourager les particuliers à épargner chez nous. C'est un maillon important de la chaîne qui disparait», dénonce-t-il.

Le ministre Flaherty a invité les fonds de travailleurs à venir faire des représentations ce printemps, d'ici la fin mai. La FTQ et la CSN y seront, avec un seul objectif: faire renverser la mesure, avant l'adoption du budget en Chambre.

«On a des partenaires d'affaires qui sont fiers d'être avec nous. On va leur demander d'appeler leur député, d'interpeler les gens du gouvernement conservateur», dit M. Boyer, de la FTQ.

«On sera à Ottawa, car il faut réagir. Il faut renverser cette mesure, qui nuit tout simplement à l'économie du Québec», dit M. Beaulieu, de la CSN.