Les présumées victimes de l'ex-conseillère financière Carole Morinville veulent qu'elle reste en faillite.

Carole Morinville aurait peut-être été libérée de sa faillite le mois dernier, mais ses créanciers et l'Autorité des marchés financiers (AMF) s'opposent vivement à sa libération. Hier, l'ex-conseillère financière ne s'est pas présentée à l'audience prévue au palais de justice de Montréal pour demander sa libération.

L'AMF comme les créanciers font valoir que Carole Morinville n'a pas respecté les conditions pour être libérée de sa faillite, dont celle d'avoir remboursé la moitié de ses créances. «Il n'y a presque pas d'argent qui a été remboursé», dit Me Neil Stein, l'avocat de Marie-Noëlle Déry, l'une des présumées victimes de Carole Morinville qui a demandé sa faillite. Les créanciers et l'AMF font aussi valoir que l'ex-conseillère financière est accusée de fraude financière au criminel sur une quarantaine d'investisseurs, dont l'actrice Karine Vanasse.

La Cour supérieure tranchera sur la libération de la faillite de Carole Morinville l'été prochain, après son enquête préliminaire en matière criminelle. L'AMF, qui a versé 1,6 million à 28 des 42 investisseurs floués en vertu de son Fonds d'indemnisation, veut se faire repayer dans le processus de faillite comme les autres créanciers. En mai 2011, le syndic de la faillite de Carole Morinville pensait être capable de rembourser entre 200 000$ et 380 000$ à ses créanciers.

En matière criminelle, Carole Morinville, 52 ans, doit subir son enquête préliminaire en mai prochain. Accusée de fraude, de fabrication de documents et d'entrave à la justice en février 2011, elle est passible de 14 ans de prison.