Les avocats représentant les victimes canadiennes du Vioxx, médicament de Merck Frosst, se partageront 6 millions de dollars, soit de 16% à 27% du montant accordé par les tribunaux pour le règlement à l'amiable du recours collectif pancanadien contre la société.

La juge Geneviève Marcotte, de la Cour supérieure de Montréal, a donné son aval, au début du mois, à la requête présentée par les avocats du recours pour l'approbation de leurs honoraires. Le magistrat a également approuvé l'entente entre Merck et les requérants, conclue en janvier 2012, laquelle prévoit un versement variant de 21,8 à 36,9 millions, dépendant du nombre de réclamations recevables au Canada. Les tribunaux saskatchewannais et ontariens ont accepté le règlement et les honoraires de 6 millions pour les avocats canadiens au dossier, en juillet et septembre, respectivement.

Joint par La Presse Affaires, un des avocats québécois du recours, Irwin I. Liebman, s'est dit satisfait de la décision de la juge Marcotte. Il a précisé qu'une quinzaine d'avocats se partageront les 6 millions, montant composé d'honoraires de 4,3 millions, d'un remboursement de dépenses de 1,13 million et de taxes de 576 259$.

Dans sa décision datée du 4 octobre, la juge Marcotte explique avoir tenu compte d'une série de facteurs pour déterminer si le montant de 6 millions est «raisonnable». Elle souligne notamment qu'un avocat a indiqué, lors de l'approbation de la requête en Ontario, que la somme demandée correspondait à seulement la moitié de la valeur des travaux en cours pour l'ensemble des avocats au dossier.

La juge ajoute que les avocats québécois ont plaidé à sept reprises devant elle, qu'il leur a fallu analyser la preuve médicale à partir des dossiers des réclamants et que les négociations pour en arriver à une entente avec Merck ont duré 18 mois.

«Il semble indéniable que les avocats des demandeurs-représentants ont investi temps et énergie à initier et poursuivre le recours collectif, sans garantie de succès», écrit le magistrat.

Avalanche de recours

Merck a commencé la commercialisation de son anti-inflammatoire Vioxx en 1999, puis l'a retiré du marché en septembre 2004, après la publication d'une étude démontrant que l'utilisation régulière du médicament pendant plus de 18 mois augmentait le risque d'incidents cardiovasculaires.

Une avalanche de recours collectifs s'est abattue sur la société par la suite, dont ceux des Québécois Gérald Sigouin, Roger Ste-Marie et Danièle Pelletier. Merck a versé 4,85 milliards, en 2009, pour régler des litiges semblables aux États-Unis.