Les jours de la pièce d'un cent ont beau être comptés, la Monnaie royale canadienne examine comment lui donner une nouvelle vie dans le monde virtuel.

Quelques jours seulement après que le ministre fédéral des Finances ait annoncé l'abolition du sou noir, la société d'État a lancé un projet de recherche et de développement appelé «Défi Cybermonnaie», dans le but de mettre au point une nouvelle méthode numérique d'échange de petites coupures de 10$ et moins.

«Le commerce change, a dit en entrevue le vice-président aux finances de la Monnaie royale canadienne, Marc Brûlé. Qui peut prédire ce que ça sera dans 10 ans avec cette économie qui change et la croissance de l'économie numérique.

«Nous avons décidé de lancer un projet de R&D pour voir quelles solutions de paiement existent. Nous en sommes venus à la conclusion qu'aucune solution électronique efficace ne peut à la fois accommoder les transactions de faible montant, protéger la vie privée, et reproduire les caractéristiques et la familiarité de l'argent comptant.»

La Monnaie royale mise sur un avenir où les microtransactions seront beaucoup plus fréquentes, qu'il s'agisse de transférer des fonds à une autre personne ou de réaliser des achats dans le monde réel ou virtuel. 

Le système «Cybermonnaie» s'accompagnerait probablement de frais plus modestes que ceux associés aux cartes de crédit ou aux transferts d'argent par courriel.

La possibilité d'acheter et de vendre aisément des produits numériques qui ne coûtent presque rien pourrait donner une nouvelle pertinence au pauvre cent, selon M. Brûlé.

La Monnaie royale laisse entendre, lors d'une vidéo promotionnelle, que le projet pourrait faciliter des microtransactions de seulement un cent, que ce soit pour acheter de la musique, des articles de journaux ou encore des armes dans un jeu de rôle en ligne.

«Nous nous concentrons entre autres sur ce que nous appelons les micro ou les nanotransactions, là où les pièces de monnaie sont utilisées aujourd'hui, a expliqué M. Brûlé. Nous croyons qu'un marché est prêt à émerger et n'attend que la bonne méthode de paiement (...) Cette cybermonnaie pourrait éventuellement donner naissance à un marché pour ces gens qui veulent acheter des biens virtuels ou physiques pour moins d'un dollar.»