Employés et employeurs paieront plus chaque année pour l'assurance-emploi d'ici 2015. Consolation, la hausse est moins forte que ce qui était prévu. Le gouvernement annonce qu'il plafonne les hausses à 5 cents par année d'ici le retour à l'équilibre de la caisse d'assurance-emploi.

En 2012, le déficit cumulera à 8,8 milliards dans la caisse de l'assurance-emploi. Le retour à l'équilibre est prévu en 2016.

Actuellement fixé à 1,47$ par 100$ de salaire assurable, le taux payable par les employés au Québec montera progressivement à 1,62$ en 2015, avant de redescendre légèrement en 2016.

La cotisation payable par les employeurs connaîtra la même inflation, passant de 2,06$, en 2012, à 2,27$, en 2015.

Le taux de cotisation est plus élevé, dans le reste du Canada, car le congé parental est financé par la caisse d'assurance-emploi. Le Québec a son propre régime d'assurance parentale, payable à part.

«C'est une bonne chose de plafonner les hausses de cotisations», a dit Martine Hébert, vice-présidente pour le Québec de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, un organisme qui défend les intérêts des PME.

Le Québec pénalisé

Mme Hébert convient qu'un plafond imposé en cents plutôt qu'en pourcentage pénalise le Québec, puisque le taux de cotisation de l'A.-E. y est plus bas qu'ailleurs au pays.

Les PME ne devraient cependant pas trop souffrir de la hausse des cotisations. Le budget reconduit pour un an le crédit d'embauche pour les petites entreprises. Pour un employé gagnant 40 000$ et plus, le crédit atteint 1000$, lequel va venir contrebalancer la hausse des cotisations d'assurance-emploi versées par l'employeur en 2012 par rapport à 2011.

Autre changement, le gouvernement entend permettre aux prestataires de conserver 50% de leurs revenus de travail gagnés pendant qu'ils touchent un chèque d'assurance-emploi. Actuellement, tout revenu de travail dépassant 40% du montant de la prestation vient déduire la prestation de chômage du même montant.

À partir du 1er avril 2013, le montant des prestations sera calculé à partir des 14 à 22 meilleures semaines de la dernière année, selon le taux de chômage en vigueur dans la région du prestataire. Cette mesure aidera les travailleurs saisonniers dont les revenus fluctuent d'une semaine à l'autre. Actuellement, 25 régions au pays, là où le chômage a été élevé, profitent d'un projet-pilote où l'on tient compte des 14 meilleures semaines. Pour les autres régions, on calcule la prestation en faisant une moyenne des 26 meilleures semaines.