La Caisse de dépôt et placement du Québec s'est alliée au CN pour élaborer un projet de voie ferrée entre Sept-Îles et la fosse du Labrador.

«Les projets miniers de la fosse du Labrador représentent à eux seuls un potentiel d'investissements privés de plus de 20 milliards de dollars, a déclaré le ministre des Finances, Raymond Bachand, dans son discours sur le budget hier. Le développement d'une solution ferroviaire responsable et ordonnée est essentiel à la mise en valeur de ce territoire.»

La construction de cette voie ferrée de plus de 800 kilomètres pourrait coûter plusieurs milliards de dollars. Le gouvernement québécois n'a pas fourni un montant précis, mais, selon une analyse de la société minière Adriana Resources, un tel projet nécessiterait des investissements de 2,65 milliards.

Le gouvernement a fait savoir que c'est le secteur privé qui réalisera le projet, avec la participation financière de la Caisse de dépôt et placement.

Le ministre Bachand n'a pas spécifié si les sociétés minières participeront au financement du projet. Par contre, dans les documents budgétaires déposés hier, le gouvernement québécois mentionne que, règle générale, l'infrastructure liée à la réalisation d'un projet est à la charge de l'entreprise. Si le gouvernement y participe, l'utilisateur sera soumis à une tarification.

Dans son discours, le ministre Bachand a précisé que des ententes de transport devront être conclues avec les sociétés minières et les Premières Nations avant le lancement d'une étude de faisabilité.

«Le cas échéant, ce chemin de fer sera construit et exploité dans l'esprit et les règles du développement durable, de concert avec les communautés impliquées, tant pour atténuer au maximum les effets environnementaux que pour optimiser les retombées pour les communautés», a déclaré M. Bachand.

Il existe déjà un très court tronçon de voie ferrée au nord de Havre-Saint-Pierre qui appartient à Rio Tinto, et un autre, appartenant à Arcelor Mittal, qui relie Sept-Îles et Schefferville. Ce dernier tronçon est plus étendu que celui de Rio Tinto, mais il ne rejoint quand même pas la fosse du Labrador, située bien au nord de Schefferville.

M. Bachand a également annoncé hier qu'Hydro-Québec amorcera des études afin de prolonger le réseau de transport d'électricité du complexe La Grande jusqu'au Nunavik.

Un tel prolongement pourrait évidemment alimenter les projets miniers, mais aussi raccorder les communautés du Nunavik, ce qui permettrait de remplacer les centrales thermiques locales.

«Il va de soi que les sociétés minières seront appelées à assumer les coûts des infrastructures de transport d'électricité nécessaires à leurs activités», a lancé M. Bachand.

Hydro-Québec devrait investir 10 millions de dollars cette année pour amorcer ces études. Il s'agira notamment d'étudier la cartographie, l'hydrométrie et la topographie du territoire dans l'axe de la rivière Caniapiscau.

Les coûts de construction de la ligne de 750 kilomètres devraient dépasser le milliard de dollars.