La Société québécoise d'initiatives pétrolières (SOQUIP), profondément endormie depuis des années dans le deuxième sous-sol d'Investissement Québec, reprendra vie en même temps qu'un nouveau régime de redevances pétrolières et gazières.

«On va rebâtir l'expertise sur les hydrocarbures», a annoncé hier le ministre des Finances Raymond Bachand.

Il ne s'agit pas d'une volte-face du gouvernement, selon lui, mais d'une adaptation à une situation qui a changé. «À une autre époque, il n'y avait pas d'hydrocarbures rentables au Québec, a-t-il plaidé. Aujourd'hui, avec le prix et les technologies beaucoup plus poussées, il y en a en Gaspésie et à Anticosti».

Ce nouvel environnement force le gouvernement à moderniser son régime pétrolier et gazier, dont les derniers ajustements remontent à 1980. Le gouvernement veut ainsi augmenter sa part des bénéfices, mais aussi «favoriser le démarrage de l'industrie pétrolière au Québec».

Le principal changement est la vente aux enchères plutôt qu'à prix fixe des permis d'exploration. Mais comme 80% du territoire intéressant pour l'industrie pétrolière et gazière est déjà sous permis, rien ne devrait changer à moyen terme.

Le gouvernement espère toutefois qu'avec les dépenses supplémentaires qu'il exigera des entreprises pour conserver leurs droits, de plus en plus de permis seront mis sur le marché des enchères.

Les entreprises qui détiennent les permis pour l'exploration pétrolière et gazière devront payer plus pour les conserver. Ces permis augmenteront graduellement pour rapporter 5 millions en 2014-2015, comparativement à 1 million actuellement.

D'autres permis délivrés gratuitement seront tarifés. Par exemple, il faudra payer 2000$ pour obtenir l'autorisation de fermer un puits, gratuite actuellement.

L'ancien régime prévoyait des redevances de 5 à 12,5% de la valeur au puits des hydrocarbures tirés du sol. Le nouveau prévoit un taux de 5% à 40% basé sur la valeur brute de la production. C'est le type de régime en vigueur en Saskatchewan et en Alberta, deux des principales provinces productrices du Canada.

Avec ces modifications, le coût de produire du pétrole au Québec ne sera plus le plus bas au Canada. Il se situera plutôt au même niveau qu'à Terre-Neuve, soit plus élevé qu'en Colombie-Britannique, mais moins qu'en Alberta.