La Commission européenne a envoyé une mission d'experts en Espagne cette semaine pour discuter de l'évolution budgétaire du pays, qui a pris par surprise ses partenaires en annonçant qu'il tablait sur un objectif de déficit public plus important que prévu en 2012.

«Cette mission s'inscrit dans le cadre de contacts réguliers et bilatéraux avec les Etats membres au niveau technique pour échanger des informations sur la situation macroéconomique et budgétaire, et en préparation des prévisions de printemps de la Commission européenne», a fait savoir vendredi le porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, Amadeu Altafaj.

«Mais cette mission n'est en aucun cas motivée par des doutes concernant les chiffres concernant le déficit public espagnol», a-t-il souligné, en réponse à des articles de presse affirmant le contraire. «Ce n'est pas le cas», a-t-il insisté.

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a annoncé il y a une semaine, à l'issue d'un sommet européen, que le déficit public espagnol serait de 5,8% du PIB cette année, et non de 4,4% comme initialement promis. Il a toutefois assuré que cela ne remettait pas en cause l'engagement de revenir à 3% en 2013.

Cette annonce a pris par surprise les partenaires européens de Madrid. La Commission européenne a jugé ce dérapage budgétaire «grave, sérieux».

En conséquence, le commissaire Olli Rehn a invité mardi l'Espagne à présenter une stratégie pour ramener l'an prochain son déficit public dans les clous des traités européens, à 3% du produit intérieur brut (PIB), mais n'a pas précisé s'il serait demandé à Madrid de respecter également ses engagements intermédiaires pour 2012.

«Nous avons besoin d'informations complètes sur les dérapages budgétaires de 2011 et leurs raisons. Nous avons besoin d'informations complètes sur les plans budgétaires du gouvernement espagnol pour cette année et la suivante», avant de pouvoir nous prononcer sur leur bien-fondé, a-t-il déclaré.