Le gouvernement autrichien de grande coalition a annoncé vendredi un plan d'austérité sur cinq ans pour réduire le déficit public de 26,7 milliards d'euros, via des économies et de nouvelles recettes fiscales.

Trente pour cent de l'effort demandé aux Autrichiens entre 2012 et 2016 prendra la forme d'augmentations et de création d'impôts, à hauteur de sept milliards d'euros, tandis que les 70% restants seront des économies pures, soit près de 15 milliards d'euros. Les États régionaux (Länder) et les communes devront économiser 5,2 milliards d'euros.

Ce «paquet» est destiné à respecter les règles que l'Union européenne s'était «elle-même fixée» dans le Traité de Maastricht et «à rendre l'Autriche indépendante des marchés financiers», a déclaré au cours d'une conférence de presse le chancelier social-démocrate Werner Faymann.

Les principaux secteurs touchés par cette cure d'austérité seront la fonction publique, les retraites et les chemins de fer publics (ÖBB).

En outre, des augmentations et des créations d'impôts de près de sept milliards d'euros entreront en vigueur, avec notamment une contribution de solidarité des plus hauts revenus.

L'Autriche table également sur l'introduction au niveau de l'Union européenne dès 2014 d'une taxe sur les transactions financières, qui pourrait lui rapporter 500 millions d'euros par an.

Cette cure d'austérité a pour but de réduire le déficit public de la petite république des Alpes. En 2010, selon l'institut européen de statistiques Eurostat, il a atteint 4,4% du Produit intérieur brut (PIB). En 2011, le déficit public a représenté 3,3% du PIB, soit moins que les 3,9% prévus par le gouvernement dans son budget.

En 2013, le gouvernement espère ramener le déficit sous les 3% du PIB et ainsi se conformer aux critères du Traité de Maastricht. Pour 2016, il table sur un déficit nul.

Le 13 janvier dernier, l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's avait abaissé la note souveraine de l'Autriche à AA+, lui faisant perdre ainsi le très prisé triple AAA en raison de l'exposition de ses banques dans deux pays voisins en crise, Hongrie et Italie.