L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé la note de l'Égypte de «B+» à «B» en raison du «fort déclin de ses réserves en devises» et des «incertitudes politiques».

Cette décision s'accompagne d'une «perspective négative» qui peut déboucher sur une nouvelle dégradation «si le gouvernement n'arrive pas à endiguer le déclin des réserves ou si un environnement politique incertain et des institutions faibles émergent de la transition politique actuelle», ajoute SP.

L'agence relève que les réserves de change de l'Égypte ont chuté en un an de 36 à 16 milliards de dollars en raison de la priorité donnée par la banque centrale au soutien à la livre égyptienne face à «des sorties de capitaux significatives et une inflation annuelle à deux chiffres».

L'Égypte est actuellement en discussion avec le Fonds monétaire international (FMI) pour une aide de 3,2 milliards et a sollicité un milliard de dollars supplémentaire auprès de la Banque mondiale.

Le ministre égyptien des Finances, Momtaz Saïd, a estimé de son côté que le pays avait besoin de quelque 11 milliards sur deux ans pour redresser son économie, a indiqué le ministère vendredi dans un communiqué.

L'économie égyptienne traverse une grave crise depuis la révolte qui a provoqué la chute il y a un an, le 11 février 2011, du président Hosni Moubarak, en raison de la chute du tourisme et des investissements.

Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a redouté jeudi des tensions autour de l'aide internationale à l'Égypte si les exigences de transparence et de démocratisation n'étaient pas entendues.

«Leurs réserves sont à des niveaux bas, donc maintenant ils se tournent vers le FMI, ils se tournent vers nous, pour essayer de voir s'ils peuvent avoir un soutien financier», a constaté M. Zoellick.

«Mais si nous apportons un soutien financier initial au gouvernement en général, (nous voulons) nous assurer que c'est transparent, que cela a un rapport avec les changements auxquels aspiraient les gens ou avec une responsabilité accrue vis-à-vis de la société. Et il y aura des tensions à ce sujet», a-t-il expliqué.

L'Egypte est actuellement dirigée par un conseil militaire qui a promis de s'effacer après une élection présidentielle prévue avant fin juin, et les partis islamistes ont largement dominé les récentes élections législatives.