En février, c'est le temps de penser à la sécurité financière de nos vieux jours. Si vous êtes comme moi, vous êtes devant deux difficultés quand vous voulez épargner.

Un : il vous faut de l'argent, et deux : vous devez vous y retrouver dans la jungle d'acronymes - REER, REEE, REEI, CELI, RAP, REEP - qui compose le paysage de l'épargne au Québec. Chacun d'entre eux désigne un régime ou un programme particulier ayant ses propres conditions d'admissibilité, ses règles de fonctionnement et, parfois, une subvention gouvernementale qui lui est rattachée.

Pour vous permettre de vous y retrouver, voici un aperçu des véhicules de placements à considérer en priorité.

1. D'abord épargner

«Le pire risque financier que court une personne, c'est de ne pas épargner», dit François Laporte, représentant en épargne collective pour Services d'investissements Quadrus. Combien?, demandez-vous. Pour un jeune de moins de 30 ans, 10% de son revenu avant impôt en tenant compte de ses cotisations au Régime de rentes, à la caisse de retraite de l'employeur et à ses comptes personnels. Si vous commencez à 40 ans, le pourcentage doit grimper, précise M. Laporte.

2. Diminuer son revenu imposable avec le REER

Où trouve-t-on un placement qui rapporte 30% la première année? «Le régime enregistré d'épargne-retraite (REER) demeure le seul régime qui procure une économie d'impôt», rappelle Chantal Paquet, planificatrice financière et propriétaire du cabinet E=CP2.

Les sommes dans un REER fructifient à l'abri de l'impôt, les retraits sont imposables.

«Sauf exceptions, le REER passe toujours en premier, et les économies d'impôt réalisées peuvent ensuite être réinvesties ailleurs», dit Mme Paquette. Ou servir à rembourser des cartes de crédit.

3. Du 3 pour 1: le régime enregistré d'épargne-invalidité (REEI)

Vous avez un enfant atteint d'un handicap? Le gouvernement canadien vous donne un coup de main avec le REEI.

«Quelqu'un peut aller chercher jusqu'à 70 000$ en subvention dans la vie de son enfant», souligne François Laporte, conseiller en sécurité financière. L'argent déposé dans un REEI fructifie à l'abri de l'impôt.

Une famille dont le revenu net est inférieur à 83 089$ (chiffres de 2011) reçoit 3$ de subvention pour chaque dollar versé en cotisation pour la première tranche de 500$. La subvention maximale annuelle est de 3500$ pour une cotisation de 1500$ ou plus. Les familles qui gagnent plus que ce seuil ont droit à une subvention annuelle maximale de 1000$. Les ménages à faible revenu ont aussi droit à un bon canadien pour l'épargne-invalidité d'un maximum de 1000$ par année, sans même à avoir à verser de l'argent dans le régime.

4. Des enfants à bord? Ouvrez vite un REEE

«Vous avez pour objectif de payer les études supérieures de vos enfants? Cotisez au REEE (régime enregistré d'épargne-études)», suggère Sylvain Lapointe.

Vous réaliserez trois choses: votre argent fructifiera à l'abri de l'impôt, vous fractionnerez votre revenu avec vos enfants qui paient peu ou pas d'impôt et vous toucherez une subvention de 30%. Les cotisations ne sont pas déductibles, mais leurs retraits ne sont pas imposables.

Pour ce qui est des retraits des revenus de placement et des subventions, ils sont imposables dans les mains de l'étudiant.

Les familles à faible revenu, celles qui touchent le supplément de la prestation nationale pour enfants, ont intérêt à ouvrir vite un REEE. Le gouvernement leur versera 500$ au départ, plus 100$ par année, pour un maximum de 2000$. Cela signifie 2000$ (plus les intérêts) en vue des études de l'enfant.

5. Rapez, rapez, il en restera toujours quelque chose

Le régime d'accession à la propriété (RAP) donne la possibilité à l'acheteur d'une première maison de sortir jusqu'à 25 000$ de son REER en franchise d'impôt. Il dispose ensuite de 15 ans pour rembourser son régime.

«C'est toujours une bonne idée de raper, dit Chantal Paquette. Si mon client n'a pas besoin de ses REER pour acheter sa maison et qu'il a des cotisations REER inutilisées, je lui suggère quand même de raper et de recotiser tout de suite au REER pour bénéficier de nouvelles économies d'impôt.»

Le même raisonnement s'applique au Régime d'encouragement à l'éducation permanente (REEP), qui permet à une personne de sortir, en franchise d'impôt, 10 000$ par année pendant deux ans lors d'un retour aux études à temps plein.