Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a déclaré jeudi que la zone euro, minée par la crise de la dette, montrait de timides signes de stabilisation de l'activité économique.

M. Draghi, qui parlait à la presse après une réunion à Abou Dhabi avec les Banques centrales des monarchies pétrolières du Golfe, s'est également dit confiant quant à une amélioration cette année de l'état de l'euro, en baisse sur les marchés de change.

«Nous voyons de timides signes de stabilisation de l'activité économique à un niveau bas» dans la zone euro, a déclaré M. Draghi, ajoutant que le climat des affaires se détendait en Europe, mais «avec toujours un risque de dégradation de la situation».

«Je suis très confiant, l'euro se portera mieux en 2012», a-t-il encore dit, évoquant «des progrès concernant les deux causes profondes de la situation actuelle, en l'occurrence le manque de discipline fiscale et le manque de réformes structurelles».

La France et l'Espagne ont franchi avec succès jeudi leur premier test d'envergure sur les marchés en levant des emprunts à des taux en baisse, moins d'une semaine après la décision de l'agence de notation Standard & Poor's d'abaisseur leur note et celle de sept autres pays de la zone euro.

Cet abaissement en série le 13 janvier, bien qu'anticipé par les marchés, avait fait craindre une hausse du coût des emprunts de ces États sur le marché de la dette, et une aggravation de la crise de la dette, qui mine la zone euro depuis décembre 2009.

Dans la foulée de ces abaissements, la monnaie unique européenne avait chuté face au dollar.

«L'euro ne va pas s'effondrer» et «aucun pays ne sera contraint à quitter la zone euro», a pourtant affirmé mardi à Singapour le président du Fonds de soutien de la zone euro (FESF), Klaus Regling.

Mercredi soir, le chef de file des ministres des Finances de l'UE, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a pour sa part estimé que la zone euro était «au bord» de la récession économique, et appelé à trouver les moyens de soutenir la croissance.