L'épargnant peut être tenté d'administrer lui-même son RÉER afin d'économiser sur ses frais de courtage. Mais une chose est sûre : il ne devra pas ménager ses efforts.

LES AVANTAGES

1. Réaliser des économies

En gérant de façon autonome son RÉER, l'investisseur se dispense des conseils de son courtier, et de sa rémunération. L'économie n'est pas négligeable. «Le gain minimum est de 10$ par transaction», estime Marc Ryan, blogueur sur Investisseurautonome.info. Pour obtenir ce gain, l'épargnant doit utiliser le courtage à escompte, c'est-à-dire le passage d'ordres en ligne sur Internet.

2. Être plus libre

L'épargnant est libre de ses choix, sans être influencé par des conseils qui pourraient se révéler inadaptés. «Les courtiers ont des portefeuilles modèles suggérés par leur employeur. Rares sont les courtiers qui proposent des placements qui dévient de ces modèles», affirme Marc Ryan.

3. Multiplier les transactions

Sur les sites de courtage en ligne, l'investisseur peut réaliser autant de transactions qu'il le souhaite, et avec une grande précision.

«Les gens qui transigent beaucoup peuvent le faire sur des cotes mises à jour en temps réel. C'est difficile de faire cela avec un courtier», souligne Sébastien Delvecchio, directeur stratégie et projets pour Courtage Direct Banque Nationale.

4. Payer un conseiller à l'heure

En réalisant lui-même ses transactions, l'investisseur est libre de renouveler sa relation avec son courtier. «Les clients auraient intérêt à payer leur courtier à l'heure afin d'avoir des recommandations plus globales, et non pas reliées à des transactions, suggère Marc Ryan. Malheureusement, la plupart des gens utilisent le courtier sur le mode traditionnel.»

LES RISQUES

1. Manquer de temps

«Si déjà vous n'avez pas le temps de vous préparer à souper, oubliez ça!» s'exclame Marc Ryan. «Des clients se disent autonomes, mais n'ont même pas assez de temps pour établir leur profil d'investisseur», renchérit Sébastien Delvecchio. En effet, gérer activement son portefeuille suppose de prendre le temps de se préparer, de lire les rapports annuels, de s'intéresser à l'économie.

L'investisseur peut cependant opter pour une gestion passive, en choisissant une fois pour toutes ses placements. Dans ce cas, il ne passe qu'une heure ou deux chaque année pour réviser sa stratégie en fonction de sa situation.

2. Ne pas se connaître suffisamment

Avant d'acheter des placements, l'épargnant devrait commencer par apprendre à se connaître lui-même. «Si vous avez un tempérament inquiet, et que vous reportez cette anxiété sur la gestion de votre portefeuille, ce n'est pas un bon signe», croit Marc Ryan. Une fois ce travail achevé, il doit lui-même déterminer son profil d'investisseur. Les sites de courtage à escompte offrent généralement les outils nécessaires. En fonction de son profil, l'investisseur pourra alors travailler à la répartition de ses placements. «La règle de base est de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier», rappelle Sébastien Delvecchio.

3. Avoir des attentes irréalistes

Vous croyez avoir trouvé le placement parfait? Détrompez-vous, il n'existe pas. «Si on ne trouve pas de défaut à un placement, on n'a pas fait nos devoirs», prévient Sébastien Trudel, conseiller en sécurité financière et en rentes collectives, et enseignant à l'Université du Québec à Rimouski. «On investit dans la valeur future du placement. Il y a toujours quelque chose qui peut tourner mal. Il est impératif de se demander quel est le pire scénario, et si on est capable de vivre avec.»

4. Dépenser trop

Livré à lui-même, l'épargnant peut être tenté de revoir sans cesse ses positions. Pourtant, chaque fois qu'une transaction est réalisée, ce sont des commissions qui diminuent le rendement.

Aussi, certains croient économiser en se passant de courtier, mais dilapident leurs fonds en autres frais. «Si on se passe d'intermédiaire, mais qu'on paie des frais pour acheter un fonds d'investissement, cela revient au même», souligne Sébastien Trudel.

5. Ne pas être à l'aise sur le Web

L'investisseur autonome ne peut plus se passer d'Internet, et pas seulement pour passer des ordres. «L'information est disponible sur le Web, pas sur le papier», constate Marc Ryan. Pour suivre son portefeuille, l'épargnant autonome doit être capable de naviguer sur les sites d'informations et des entreprises afin d'y dénicher les dernières nouvelles et les rapports annuels.

6. Ne pas détenir assez d'argent

En investissant du temps et des commissions, l'épargnant doit pouvoir en tirer un bénéfice net. Pour cela, il doit disposer d'une mise de départ suffisante. «Si vous avez 20$ à 25 000$ avec des rentrées financières prévues, cela vaut la peine. Mais ne placez pas de l'argent dont vous aurez besoin d'ici cinq ans», recommande Marc Ryan.