L'agence de notation Fitch Ratings a assuré mardi qu'elle ne prévoyait pas d'abaisser en 2012 la note souveraine «AAA» de la France, la meilleure possible, mais a en revanche estimé probable une baisse prochaine de celle de l'Italie en raison du poids «colossal» de sa dette.

«En l'absence de chocs importants qui pourraient être liés à une forte aggravation (de la crise) de la zone euro, Fitch ne prévoit pas de modifier la perspective négative (française) avant 2013», ce qui signifie qu'elle n'envisage pas d'abaisser la note cette année, a déclaré à l'AFP une porte-parole.

Selon elle, l'agence reste globalement sur une position exprimée le 16 décembre, lorsque Fitch avait abaissé à «négative» contre «stable» auparavant la perspective de la note de la dette à long terme de la France.

«Cette perspective négative indique qu'il y a un peu plus de 50% de chances d'un abaissement de la note d'ici deux ans», avait-elle alors expliqué dans son communiqué.

Les commentaires mardi de la porte-parole semblent désormais exclure une dégradation de la note cette année. Ils interviennent dans un climat très tendu pour Paris, sous pression des deux autres agences de notation concurrentes.

La Bourse de Paris a accueilli positivement la dernière déclaration de Fitch et s'inscrivait en hausse de plus de 2% mardi à la mi-journée.

Moody's s'est donné mi-octobre trois mois pour déterminer si la perspective «stable» dont bénéficie la note de la France était toujours justifiée au vu de la dégradation de sa situation économique.

Début décembre, Standard & Poor's a pour sa part menacé de dégrader les notes de quinze pays de la zone euro, dont le «triple A» français.

Simultanément, Fitch a insisté mardi sur la gravité de la situation de l'Italie, selon elle la plus inquiétante parmi les pays de la zone euro.

S'exprimant lors d'une conférence organisée à Londres par l'agence, David Riley, chargé de superviser la notation des dettes souveraines, a estimé que la note souveraine de l'Italie avait de sérieuses chances d'être abaissée à court terme.

Il a souligné que les pays de la zone allaient «devoir emprunter approximativement 2.000 milliards d'euros en 2012». Selon lui, la situation est d'autant plus délicate que «plus de la moitié de cette dette émanera de gouvernements dont la note risque d'être abaissée».

M. Riley a insisté sur le cas de l'Italie, qui va devoir financer un montant «colossal» de dette souveraine et dont il a qualifié la situation d'«explosive».

Rappelant que la note «A+» de l'Italie avait été placée sous surveillance négative, M. Riley a estimé qu'«il y a une chance significative que cette note soit abaissée» d'ici le 31 janvier, lorsque Fitch aura terminé l'examen en cours de la situation de certains États.

L'agence avait annoncé, également le 16 décembre, qu'elle envisageait d'abaisser d'un à deux crans les notes des dettes souveraines de six pays de la zone euro (Espagne, Italie, Belgique, Slovénie, Chypre et Irlande).

M. Riley a par ailleurs estimé qu'un retrait de la Grèce de la zone euro en 2012 était «une option possible».

- Avec l'agence Dow Jones Newswires