Le chef du gouvernement italien Mario Monti a insisté jeudi sur la nécessité pour les pays européens de dépasser la seule rigueur et d'en faire plus pour la croissance, en s'engageant à «agir très fortement» pour «faire changer» l'Europe dans cette direction.

«Il n'y a pas de croissance sans discipline financière, il n'y a pas de stabilité si les comptes ne sont pas en ordre, mais cela n'est pas suffisant», a-t-il insisté devant les sénateurs qui doivent adopter vers 09h00 son plan de rigueur devant permettre à l'Italie de parvenir à l'équilibre budgétaire en 2013.

«Les choix de tous les pays membres et de l'Union (européenne) dans son ensemble doivent poursuivre l'objectif de la croissance durable, de l'emploi de la cohésion», a-t-il ajouté.

«Nous agirons très fortement pour faire changer» l'Europe, a promis M. Monti. «Ce sera notre prochain grand engagement après cette preuve de grande discipline collective» que l'Italie a fournie en adoptant un nouveau plan de rigueur, le troisième depuis cet été.

«Une Europe plus communautaire dans laquelle les États membres s'engagent à respecter des règles contraignantes et à se soumettre à des contrôles communs doit aussi être plus solidaire, plus proche des besoins des citoyens», a encore relevé l'ex-commissaire européen.

«Elle ne doit pas être et ne doit même pas apparaître froide ni insensible à l'égard de la société, des familles et surtout des jeunes de tous les pays membres», a-t-il encore dit.

Lors du dernier sommet européen des 8 et 9 décembre, les pays européens, à l'exception de la Grande-Bretagne, ont accepté de réviser le traité de l'UE pour renforcer la discipline budgétaire de la zone euro.

Les négociations sur ce texte ont débuté mardi à Bruxelles. Elles doivent s'achever fin janvier, ce qui coïncidera avec le prochain sommet européen convoqué le 30 janvier. La signature de l'accord est prévue début mars.

Mais un premier clivage est apparu mardi lors des discussions «entre les pays qui prônent un accord étroit et ciblé sur la discipline budgétaire et ceux qui veulent y inclure d'autres sujets», sur la convergence économique par exemple, avait indiqué un participant à l'AFP.