Le ministre des Finances Jim Flaherty à remis les pendules à l'heure concernant une rumeur selon laquelle le G20 tente de recueillir 600 milliards $ US pour aider les pays endettés de la zone euro.

Le Canada s'oppose à l'idée d'une action coordonnée du G20, selon Flaherty, parce que certains des membres sont plus pauvres que quelques-uns des pays de l'Europe qu'ils renfloueraient.

«Ce sont des pays relativement riches», a t-il dit de l'Europe. «Et plusieurs des pays du G20 ont un haut niveau de pauvreté.»

Si le G20 comprend les économies les plus imposantes du monde, certains pays émergents, dont le Mexique, l'Argentine, l'Inde et l'Afrique du Sud en font aussi partie.

M. Flaherty a dit croire que l'Europe est suffisamment riche pour s'attaquer aux problèmes de dettes souveraines auxquels font face les 17 pays utilisant l'euro.

Parmi les pays de la zone se trouve l'Allemagne, dont l'économie est la plus importante de la région et qui a historiquement tenu un rôle de premier plan pour la gestion de l'euro, avec la France.

Les autorités françaises et allemandes ont abaissé les attentes, mercredi, concernant la conclusion d'un accord pour sauver l'euro lors d'un sommet des chefs d'État européen qui se déroulera jeudi et vendredi.

Un journal japonais rapportait mercredi que certains membres importants du G20, dont les États-Unis, la Chine et le Japon, contribueraient à un fonds pour l'Europe qui serait administré par le Fonds monétaire international (FMI).

Un porte-parole du FMI a réagi rapidement, affirmant qu'aucune discussion n'avait été entamée avec l'organisation basée à Washington, fondée pour assurer la sauvegarde du système financier mondial. En dernier recours, elle peut accorder des prêts.

La Canada est membre du FMI et l'un des cofondateurs du G20, mais a moins de poids que les États-Unis, la Chine et le Japon, les trois plus importantes économies au monde.

M. Flaherty a admis que des discussions ont eu lieu pendant des semaines au sein du G20, ajoutant qu'il existait «des nuances entre les positions de certains pays».

«Mais je peux assurer qu'il n'y a eu aucun engagement de la part du G20.»

Il a ajouté que les pays sont libres de contribuer s'ils le souhaitent.

Le ministre a précisé que le Canada est d'accord pour augmenter les ressources versées au FMI, mais seulement si ses fonds servent à venir en aide aux pays pauvres qui vivront les contrecoups de la crise européenne.

M. Flaherty a convenu que le problème de l'Europe constitue un risque pour le monde, incluant le Canada, et doit être combattu. Il a précisé qu'une nouvelle crise économique aurait un impact sur le système financier canadien.

«Si nous vivons un crise sérieuse en Europe et dans le système bancaire européen, cela affectera le système bancaire américain, ce qui affectera notre système bancaire», a dit le ministre.

Mais M. Flaherty a expliqué que les retombées pour le Canada doivent être mises en perspectives.

«Le niveau d'exposition des banques canadiennes, que nous avons observé attentivement, est limité et restreint.»