L'agence d'évaluation financière Standard and Poor's a placé mercredi sous surveillance la note qu'elle accorde à la dette de l'Union européenne, actuellement à «AAA», la meilleure possible.

S&P, qui attribue cette note à l'UE depuis 1976, a expliqué dans un communiqué que le financement de l'Union allait subir les conséquences de la crise de la dette publique en zone euro.

Cet avertissement suit de deux jours celui lancé à 15 États membres de la zone euro, dont six également notés «AAA». Lundi, S&P a placé leur note «sous surveillance» également, indiquant qu'il y avait plus d'une chance sur deux pour qu'elle soit abaissée dans les trois mois.

Mardi, c'était au tour du Fonds européen de stabilité financière (EFSF), noté lui aussi «AAA».

«La mise sous surveillance de l'UE est une expression de nos inquiétudes quant aux répercussions potentielles du service de la dette des États de la zone euro à l'avenir, dans le contexte de ce que nous voyons comme une aggravation des problèmes politiques, financiers et monétaires de la zone euro», a écrit S&P.

«Les membres de la zone euro représentent 62% du total des recettes budgétées de l'UE en 2011», dont 16% pour l'Allemagne et 14% pour la France, a rappelé S&P.

L'UE est interdite d'emprunter directement pour financer un déficit budgétaire, les traités prévoyant que celui-ci soit équilibré par les États membres. Mais elle a émis des obligations avec des maturités de 5 à 15 ans pour financer l'aide à des pays membres en difficulté (Hongrie, Roumanie, Grèce, Irlande et Portugal).

L'Union estime qu'entre janvier et septembre, 20,5 milliards d'euros de ces obligations se sont échangés entre les cinq banques les plus actives sur ce marché, d'une taille restreinte. Elle ne précise pas le nom de ces banques.