Outre Jean-Pierre Desmarais, deux autres avocats sont dans la ligne de mire de l'AMF. L'organisme les soupçonne d'avoir aidé le patron de la Fondation Fer de lance, Paul M. Gélinas, à contrevenir à l'ordonnance de blocage des fonds prononcée en juillet 2009.

Les deux avocats auraient utilisé leur compte en fidéicommis pour faire transiter des fonds vers le compte personnel de Gélinas. En octobre 2010, le Mouvement Desjardins a avisé l'AMF des «opérations douteuses» dans ce compte, souligne l'enquêteur de l'AMF Éric Desrosiers, dans un témoignage déposé en cour.

Gélinas a ainsi obtenu près de 600 000$ après l'ordonnance de blocage, selon les relevés de Desjardins transmis à l'AMF. L'argent a servi à rembourser des dirigeants du réseau, de même que deux investisseurs, selon l'AMF. Elle proviendrait notamment d'un prêt de Londres, au Royaume-Uni.

L'un des investisseurs partiellement remboursés est un policier enquêteur de la Ville de Sherbrooke et l'autre est un plombier à la retraite. Pour investir, ce dernier s'est endetté de 1,2 million avec des marges de crédit sur ses immeubles.

Selon les relevés de Desjardins, une partie des fonds de Gélinas a été transférée à sa conjointe et à son fils. De cette somme, une partie a été retirée au guichet automatique en petites coupures par tranches de 1000 et 2000$.