L'agence de notation Fitch Ratings estime que la restructuration de la dette grecque pourrait ramener la note du pays de «CCC» actuellement à «B» au mieux, maintenant ainsi profondément le pays en catégorie «spéculative».

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«Fitch Ratings déclare qu'une demande de l'UE aux investisseurs privés détenteurs de dette du gouvernement grec pour qu'ils échangent leurs titres contre de nouveaux avec 50% de valeur en moins entraînerait probablement une notation post-défaut dans la catégorie B ou moins, en fonction de la participation du secteur privé», selon un communiqué de l'agence.

«La Grèce aurait encore une dette importante, des perspectives de croissance faibles, et sa volonté pour appliquer des réformes structurelles peut s'affaiblir», juge l'agence.

«Cela pourrait restreindre le potentiel de transformation de l'économie et compromettre la soutenabilité de la dette publique dans le futur», selon le communiqué.

Pour l'agence, en cas d'application du plan européen, le taux de la dette publique grecque monterait au plus haut à 142% du PIB en 2013, contre 165% prévu actuellement pour fin 2011, avant de décliner jusqu'à 120% du PIB en 2020.

Une des raisons pour lesquelles une décote de 50% n'entrainerait pas une baisse d'autant de la dette est notamment que «les créanciers officiels -autres pays de la zone euro, FMI, BCE- détiennent actuellement plus d'un tiers de la dette publique grecque, et ne devraient pas participer à l'échange de dette», selon Fitch.

Un «événement de crédit»

L'agence de notation ajoute que la décote de 50% demandée aux banques sur la dette grecque, si elle devient effective, constituera un évènement de crédit, selon ses critères, même si l'arbitre du marché (ISDA) pense sur ce point le contraire.

La décote de 50% sur la dette grecque «serait vue par l'agence comme un évènement de crédit», a indiqué Fitch, contredisant l'association de référence ISDA. Elle a estimé que l'accord de  Bruxelles ne devrait pas déclencher les CDS sur le pays, parce que la restructuration de la dette grecque se fait sur une base volontaire.

L'accord provisoire avec le secteur privé, qui prévoit une décote de 50% de la dette d'Athènes, est une étape nécessaire pour remettre sur pied les finances publiques grecques, estime l'agence, mais il sera néanmoins considéré comme «un événement de crédit» selon ses critères.

L'agence indique qu'elle va examiner les implications du plan anticrise de la zone euro décidé à Bruxelles mercredi sur le Fonds européen de stabilité financière (FESF) une fois que ses détails seront connus. Le FESF bénéficie de la note maximale, un triple A, auprès de l'agence.

Elle précise toutefois que les décisions prises par les chefs d'État et de gouvernements mercredi représentent «un pas positif pour soutenir la stabilité financière de la zone euro».