Le premier ministre grec, Georges Papandréou, a estimé lundi que s'ouvrait «la semaine la plus cruciale pour la Grèce et la zone euro», avant le sommet européen du 23 octobre et les manifestations en préparation à Athènes contre les mesures d'austérité

La semaine qui s'ouvre «va déterminer le sort de la zone euro, nous devons prendre des décisions cruciales, s'il n'y a pas de solution définitive l'insécurité va continuer», a affirmé M. Papandréou, entamant une rencontre avec le chef de l'État grec, Carolos Papoulias.

Afin de parvenir à une solution concernant l'endettement grec, «nous construisons sur les décisions du 21 juillet», a-t-il ajouté, à la sortie de cet entretien, faisant allusion à la décision du sommet européen du 21 juillet d'impliquer le secteur privé, via un programme volontaire d'échange d'obligations, dans un deuxième plan de sauvetage du pays.

La zone euro planche désormais sur une restructuration plus importante de la dette grecque, via une augmentation des pertes prévues pour les créanciers privés au-delà du seuil de 21% retenu le 21 juillet.

Les négociations en ce sens s'accélèrent à Paris, Berlin et Bruxelles en vue d'une restructuration générale de l'énorme dette grecque, dans un climat d'incertitude sur les chances de parvenir à maintenir un caractère volontaire à l'ensemble de l'opération.

Dimanche, M. Papandréou ayant appelé l'UE à régler de manière «collective et décisive» la crise de la dette.

Sur le plan intérieur, à un moment où des tensions se font jour au sein de la majorité socialiste dans la perspective du vote prévu jeudi de nouvelles mesures d'austérité, et où l'opposition refuse tout consensus, M. Papandréou a appelé lundi à un «front commun pour garantir le meilleur résultat pour le pays dimanche, au sommet européen.

«Il est nécessaire que tous les responsables politiques fassent preuve de responsabilité» pour permettre à la Grèce de «négocier la tête haute», a-t-il affirmé au début de sa rencontre avec M. Papoulias.

Le parti socialiste dispose de 154 voix sur 300 au parlement, qui doit se prononcer jeudi sur le projet de loi comportant la plupart des mesures d'austérité supplémentaires demandées par les créanciers du pays pour maintenir leur aide financière.

Un des députés socialistes, Thomas Rombopoulos, a d'ailleurs démissionné lundi, disant qu'il ne voulait plus approuver des mesures «injustes et non populaires» sous le prétexte d'une faillite de l'État.

Il sera remplacé par un autre député socialiste, le Pasok conservant ainsi la même majorité.

Les syndicats, vivement opposés aux mesures qui sapent le statut des fonctionnaires et réduisent leurs revenus, ont appelé à une grève générale de 48 heures, mercredi et jeudi, pour faire pression.

Lundi, à l'avant-veille de la grève générale, le gouvernement a remplacé le directeur de la police au ministère de la Protection du citoyen. La semaine dernière le chef de la police anti-émeute et celui de la brigade motorisée avaient été remplacés à la suite notamment de brutalités policières à l'égard de journalistes lors de la grève de la fonction publique du 5 octobre et des manifestations qui l'avaient accompagnée.