Le Parlement slovaque se réunissait jeudi pour préparer la voie à un second vote sur l'instrument anti-crise de la zone euro (FESF), après le vote négatif de mardi qui a provoqué une crise gouvernementale.

«Le Parlement va se réunir à 15h00 (9h00 à Montréal)» et pourra commencer à débattre du renforcement du Fonds européen de stabilité financière plus tard dans la journée, a annoncé à l'AFP la porte-parole du Parlement Beata Skyvova.

Ce deuxième vote sur le FESF pourrait ainsi intervenir jeudi soir ou vendredi au plus tard.

La Slovaquie est le dernier des 17 pays de la zone euro à devoir approuver l'élargissement à 440 milliards d'euros de ce fonds de secours, décidé le 21 juillet. Et l'unanimité est requise.

Un accord sur l'organisation de ce second vote après l'échec du premier mardi a été conclu entre le parti social-démocrate Smer-SD et trois partis de la coalition gouvernementale, SDKU-DS, KDH et Most-Hid, qui disposent à eux quatre d'une majorité confortable de 119 sièges sur les 150 au Parlement monocaméral à Bratislava.

L'opposition sociale-démocrate s'est engagée à voter pour le FESF lors de ce deuxième vote à condition que des élections anticipées soient organisées.

Jeudi, le gouvernement slovaque sortant était réuni pour entériner le principe de ces élections anticipées le 10 mars 2012 et le soumettre à l'approbation du Parlement.

Dès que le Parlement aura approuvé la loi constitutionnelle sur l'organisation de ces élections, les partis politiques seront prêts à voter à nouveau sur le FESF.

«Le Parlement va ratifier le FESF sans le moindre problème», a assuré mercredi le chef du Smer-SD, Robert Fico, dont le parti dispose à lui seul de 62 sièges au Parlement.

La quatrième composante de la coalition, les libéraux du SaS, ont torpillé mardi au Parlement le renforcement de cet outil destiné à venir en aide aux pays en difficulté financière, dont la Grèce lourdement endettée.

Seulement 55 députés sur les 124 présents parmi les 150 que compte le Parlement ont voté pour l'élargissement de ce Fonds, neuf ont voté contre et 60 se sont abstenus.

La contribution de la Slovaquie au renforcement de ce filet de sécurité pour les pays en difficulté est de 7,7 milliards d'euros sous forme de garanties de l'État.

L'échec du premier vote et l'éclatement de la coalition quadripartie au pouvoir depuis juillet 2010 ont entraîné la chute du gouvernement de centre-droit de la première ministre, Iveta Radicova qui avait fait de ce vote une question de confiance pour son cabinet.

Un blocage de Bratislava infligerait un coup d'arrêt aux efforts européens pour stopper la contagion de la crise de la dette.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a insisté jeudi pour que la zone euro envisage de mettre fin à la règle de l'unanimité dans ses prises de décision, alors que l'avenir du FESF est suspendu au seul vote des députés slovaques.

«Je respecte la souveraineté d'un État membre de notre Union», a-t-il déclaré. Mais «j'espère que ce Parlement (slovaque) respecte également la souveraineté des 16 autres (pays de l'Union monétaire) qui attendent que des décisions soient prises» et qui eux ont déjà ratifié le renforcement du Fonds de secours de la zone euro, a ajouté M. Barroso.