La Grèce n'a pas besoin de prendre «de nouvelles mesures» de rigueur «à condition que les mesures déjà annoncées s'appliquent», a indiqué mardi le ministre grec des Finances Évangélos Vénizélos au lendemain de la réunion de la zone euro à Luxembourg qui a demandé des économies supplémentaires au pays.

«De nouvelles mesures ne sont pas nécessaires à condition que les mesures déjà annoncées s'appliquent», a affirmé M. Vénizélos lors d'une conférence de presse après son retour de la réunion de la zone euro de lundi.

«Les mesures déjà prises ont été jugées impressionnantes et elles ont changé le climat», a-t-il ajouté.

La zone euro a demandé lundi soir de nouvelles économies à la Grèce et de nouvelles privatisations pour combler les trous attendus de son budget pour les années 2013 et 2014 et a reporté à début novembre une décision sur le versement d'un prêt crucial pour le pays, initialement attendu pour le 13 octobre.

«Nous demandons à la Grèce d'accepter des mesures supplémentaires» en terme d'économies pour 2013 et 2014, allant donc au-delà de celles qui viennent d'être annoncées pour cette année et la prochaine, a déclaré à Luxembourg le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, à l'issue de la réunion de l'Eurogroupe.

Localement, selon les médias grecs, la troïka des bailleurs de fonds du pays (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) en train d'effectuer à Athènes un audit sur les comptes grecs, a demandé lundi au ministre de l'Emploi de réviser les conventions collectives du privé en vue d'abaisser le salaire minimum, de 750 euros actuellement.

La télévision publique Net a indiqué lundi soir que même le premier ministre grec Georges Papandréou se serait opposé à cette demande. «Nous soutenons les travailleurs et nous les protégeons en respectant les conventions collectives (...), on ne va pas se transformer en Inde», aurait-il dit, cité par la Net.

Près de 200 manifestants du Front syndicat communiste Pame ont occupé le ministre de l'Emploi à Athènes mardi matin pour protester contre cette nouvelle demande de la troïka qui «menace les droits et les acquis des travailleurs», selon un communiqué du Pame.

Interrogé sur ce sujet, M. Vénizélos a indiqué qu'il n'avait pas «d'information» sur cette affaire.

Concernant les rumeurs de défaut de paiement de la Grèce et de sortie de l'Union monétaire, il a repoussé tous ces scénarios, écrits selon lui, par ceux «qui ont intérêt à spéculer» contre la Grèce.

Selon M. Vénizélos, la Grèce peut faire face à ses besoins financiers d'ici la mi-novembre et le report de la décision de versement de la sixième tranche du prêt ne pose pas de problème.

La conférence de presse du ministre s'est tenue dans une aile proche du ministère et non pas dans le bâtiment principal, qui était occupé par des fonctionnaires protestant contre les mesures de rigueur.