Le Pentagone «prendra sa part» des coupes dans le budget fédéral au cours des prochaines années, mais «ne doit pas payer pour tout le monde», a estimé jeudi le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen.

«Oui, nous devons prendre notre part, mais nous ne devons pas payer pour tout le monde», a-t-il lancé lors d'une conférence devant des dirigeants d'entreprises liées à l'industrie de défense et de sécurité.

La défense américaine doit trouver 450 milliards de dollars d'économie au cours de 10 prochaines années, ce qui représente «un peu plus de 9% par an» du budget du Pentagone (hors coûts des conflits), a relevé le chef d'état-major interarmées, qui prend sa retraite à la fin du mois.

Le projet de budget présenté par le Pentagone s'établit à 671 milliards en 2012, dont 118 pour les opérations en Irak et en Afghanistan.

«Le fait est que les dépenses de défense, qui ont doublé au cours de la décennie passée, ne représentent toujours qu'une petite partie du déficit à l'avenir», a-t-il jugé.

En l'état, ces coupes sont réalisables, mais «nous devons accepter certaines coupes dans les salaires et les prestations sociales, ce qui affectera les vétérans, et dans de nouvelles capacités, ce qui affectera l'industrie», a expliqué l'amiral Mullen, selon qui «tout doit être mis sur la table».

Mais le chef d'état-major s'est inquiété de futures réductions budgétaires possibles. Une commission spéciale bipartite du Congrès doit en effet trouver des économies supplémentaires et, faute d'accord d'ici fin novembre, un mécanisme automatique se mettra en oeuvre et prévoira environ 600 milliards d'économies supplémentaires pour le Pentagone.

«Cela ferait peser un risque inacceptable pour notre capacité à faire face à nos engagements», a prévenu l'amiral Mullen.

Lors d'une audition devant les sénateurs de la commission de la Défense jeudi matin, le secrétaire à la Défense Leon Panetta a lui aussi mis en garde contre des coupes supplémentaires.

Elles provoqueraient «des dégâts catastrophiques pour notre armée et sa capacité à protéger le pays», selon M. Panetta.