L'indice de confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs de la zone euro a fortement chuté en août à son plus bas niveau depuis un an et demi, enregistrant un sixième repli mensuel consécutif et alimentant les craintes sur la croissance.

L'indice de confiance économique, publié mardi par la Commission européenne, est tombé à 98,3 points, contre 103 points en juillet, soit un repli de 4,7 points.

Ce repli est plus important que prévu alors que les économistes tablaient sur un indice entre 100,1 et 100,5 points. C'est le plus bas niveau enregistré depuis février 2010.

«Le déclin de la confiance reflète clairement un risque de retomber dans la récession», a estimé Peter Vanden Houte, économiste chez ING.

«Si l'indice est confirmé en septembre, cela indiquera probablement que la reprise dans la zone euro se trouve dans une impasse», a-t-il ajouté.

«Ces chiffres montrent que, au mieux, l'économie de la zone euro stagne», a indiqué de son côté Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics. Elle a estimé que les prévisions de croissance de la zone euro devront sans doute être revues à la baisse.

En Allemagne, locomotive de la zone euro, la confiance a perdu 5,7 points à 107 points. «C'est un signe particulièrement inquiétant», a prévenu Jennifer McKeown.

Dans l'ensemble de l'Union européenne, la confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs a baissé encore plus nettement, de 5 points à 97,3 points, contre 102,3 points en juillet.

Le repli observé en août résulte d'une baisse de confiance dans tous les secteurs, en particulier dans les services et le commerce de détail. Seul le secteur de la construction enregistre un léger mieux par rapport à juillet (-23,3 contre -24,3) tout en restant dans le rouge.

L'indice du moral des entrepreneurs en zone euro, publié séparément par Bruxelles, a également baissé pour le sixième mois de suite, s'établissant à 0,07 point contre 0,44 au mois de juillet.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet avait reconnu lundi à Bruxelles que les perspectives économiques étaient sombres pour la zone euro, avec une croissance qui devrait se poursuivre de manière «modeste», dans un contexte d'incertitudes «particulièrement élevées».

Dans ce contexte, il avait indiqué que l'institut monétaire allait réexaminer son évaluation des «risques» pour l'inflation, ouvrant du même coup la porte à un assouplissement de sa position sur ce plan.

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, avait dressé un bilan similaire, laissant entendre que ses services étaient sur le point de revoir en baisse leurs prévisions de croissance pour l'Union monétaire. Il a évoqué un «ralentissement supplémentaire» de la croissance.