La super-commission chargée de trouver une réponse au problème de la dette américaine est composée de 12 élus du Congrès et va avoir la tâche infiniment ardue de s'entendre sur les moyens de stabiliser une dette d'environ 14 500 milliards de dollars.

Elle a été créée le 2 août, dans le sillage de l'accord adopté in extremis au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette.

La commission est désormais au complet. Elle est composée de six sénateurs (trois démocrates et trois républicains) et d'autant de représentants (là aussi, trois démocrates et trois républicains).

Les 12 élus devront faire des recommandations d'ici fin novembre, qui devront ensuite passer le cap de la Chambre et du Sénat d'ici fin décembre.

Si la commission ne parvient pas à se mettre d'accord, ou si le Congrès n'adopte pas ses propositions, des coupes automatiques dans les dépenses militaires et de santé à hauteur de 1 200 milliards de dollars seront enclenchées.

Or de fortes controverses entre républicains et démocrates se profilent déjà à l'horizon sur les moyens de parvenir à des économies.

Barack Obama entend augmenter les impôts des Américains les plus riches pour accompagner des coupes mesurées dans les programmes fédéraux. Mercredi, un haut responsable a annoncé que le président américain dévoilerait un nouveau plan début septembre. Un des aspects du plan consistera en un engagement de réduction du déficit budgétaire supérieur aux 1 500 milliards de dollars d'économies en 10 ans que doit trouver la super-commission.

Une autre initiative comprendra des réductions fiscales ciblant les classes moyennes, des projets d'investissement dans les infrastructures, une aide pour les chômeurs de longue durée et des mesures de soutien aux secteurs économiques les plus en difficultés.

Mais cette nouvelle initiative économique a peu de chance de franchir l'étape du Congrès où les républicains ne veulent pas entendre parler de hausses d'impôts ou des dépenses.

«La pire chose que Washington puisse faire pour notre économie, c'est d'augmenter les impôts des gens dont nous avons besoin pour recommencer à embaucher», ont écrit les chefs de la majorité républicaine à la Chambre, John Boehner et Eric Cantor, dans une tribune publiée mercredi par le quotidien USA Today.

Mais dans une interview récente, le chef des démocrates au Sénat, Harry Reid, s'est inquiété du fait «qu'aucune législation ne sortira de cette commission conjointe si les recettes ne font pas partie du paquet».