L'agence de notation financière Fitch a dégradé mercredi la note de la dette à long terme de Chypre, la faisant reculer de deux crans à «BBB», assortie d'une perspective négative, et estimé que le pays aurait besoin d'un plan de sauvetage de l'Union européenne.

Fin juillet, les deux autres grandes agences de notation, Moody's et Standard and Poor's avaient déjà abaissé la note de Chypre de deux crans à «Baa1» pour la première, et d'un cran à «BBB+» pour la deuxième, dans les deux cas avec une perspective négative.

«La dégradation de deux crans de la note de Chypre à ¨BBB¨ reflète le dérapage budgétaire actuel et à venir», a expliqué Fitch dans un communiqué, ajoutant que le pays, membre de la zone euro, ne pourrait «pas accéder aux marchés internationaux» pour refinancer sa dette.

Dans les conditions actuelles du marché, «Fitch pense que le gouvernement ne pourra pas faire face à ses échéances sans une assistance officielle externe», explique le communiqué, tandis que Chris Pryce, analyste de l'agence, a confirmé par téléphone qu'il s'agissait d'une allusion à un plan de sauvetage européen.

Selon l'agence, les besoins de financement de Chypre seront de 1,1 milliard d'euros avant fin 2011 et de 1,2 milliard d'euros en janvier et février 2012.

Parallèlement, le déficit budgétaire pour 2011 «est désormais de près de 7%, et la hausse par rapport aux 4% de la dernière analyse de l'agence en juin ne peut pas être attribuée à l'explosion à la base navale qui a détruit la moitié de la capacité de production énergétique de Chypre», selon le communiqué.

Le 11 juillet, l'explosion d'une cargaison d'armes sur une base navale, qui a fait 13 morts, a détruit la principale centrale électrique du pays. Celle-ci produisait 60% de l'électricité de la République de Chypre, qui couvre les deux tiers de l'île, le tiers restant étant sous occupation turque depuis 1974.