L'agence de notation financière chinoise Dagong accuse de partialité en faveur des États-Unis les agences anglo-saxonnes qui n'ont pas, comme elle-même l'a fait, dégradé la note de la dette souveraine américaine.

«Tout le monde peut constater que les autres agences de notation hésitent et qu'elles n'ont pas apporté de réponse claire au relèvement du plafond de la dette américaine», a déclaré à l'AFP Guan Jianzhong, le président de Dagong.

«Je pense que c'est normal car les agences de notation américaines font toujours deux poids deux mesures et que leurs évaluations dépendent de leurs rentrées d'argent», a-t-il assuré.

M. Guan est un conseiller rémunéré du gouvernement chinois.

L'agence d'évaluation financière Fitch Ratings a affirmé mardi que le compromis budgétaire adopté par le Congrès des États-Unis était conforme au maintien d'une note «AAA» pour le pays, la meilleure possible.

L'agence Moody's a elle aussi maintenu la note «AAA» pour la dette publique des États-Unis, mais a fait passer mardi de «stable» à «négative» la perspective sur cette note.

L'agence de notation Standard and Poor's n'a elle pas encore communiqué son évaluation après le relèvement du plafond de la dette américaine.

La Chine a accueilli durement mercredi l'adoption d'un plan qui évite un défaut de paiement aux États-Unis, estimant qu'ils échouaient à désamorcer «la bombe de leur dette» et confirmant son intention de limiter sa dépendance au dollar pour ses énormes réserves de change.

Dagong, qui assure être indépendante mais qui doit encore prouver une réelle crédibilité sur la durée, a abaissé mercredi la note de la dette souveraine des États-Unis, passée de A+ à A avec une perspective négative.

Fondée en 1994 au moment de la restructuration des entreprises d'État, Dagong veut acquérir une dimension internationale à l'heure où les entreprises chinoises s'implantent de plus en plus à l'étranger.

Elle est cependant loin d'avoir la stature de ses rivales occidentales avec lesquelles elle aimerait faire jeu égal.