Les États-Unis ont échoué à désamorcer «la bombe de leur dette», a jugé mercredi l'agence officielle Chine nouvelle et la Banque centrale chinoise continuera à diversifier ses investissements en devises étrangères face aux menaces qui pèsent encore sur le dollar.

«Les réserves de change de la Chine vont continuer à suivre les principes de la diversification des investissements et de la gestion des risques», a indiqué dans un communiqué Zhou Xiaochuan, le gouverneur de la Banque centrale.

Les réserves de change de la Chine, les plus importantes au monde, ont atteint 3.197,5 milliards de dollars fin juin, en augmentation de 30,3% sur un an, selon la banque centrale chinoise.

Mais la Chine est préoccupée car elle est de loin le plus grand créancier des Etats-Unis, et détenait en mai 2011 quelque 1160 milliards de dollars de bons du Trésor américains, selon des chiffres de Washington.

L'adoption par le Congrès américain d'un texte permettant d'éviter un défaut de paiement des États-Unis a échoué à désamorcer «la bombe de la dette», a jugé mercredi, en des termes très sévères, l'agence officielle Chine nouvelle.

Un échec à maîtriser les emprunts américains pourrait affecter le «bien-être de centaines de millions de familles au États-Unis et à l'étranger», estime Chine nouvelle.

Cette déclaration intervient après de précédents commentaires chinois très négatifs, lundi et mardi dans la presse d'État, sur l'accord américain sur la dette.

«Même si les États-Unis ont fondamentalement évité le défaut de paiement, les problèmes de leur dette souveraine demeurent non résolus», a ainsi jugé le Quotidien du peuple, organe officiel du Parti communiste.

«Ceux-ci sont simplement reportés et la tendance est qu'ils empirent. Cela jette une ombre sur le rétablissement de l'économie américaine et est porteur de risques et de préoccupations encore plus importants pour l'économie mondiale», a poursuivi le journal.

La télévision d'État chinoise avait elle aussi critiqué l'accord de dernière minute conclu entre le président Obama et le Congrès. «Il s'agit d'un spectacle politique qui est plus un effet d'annonce qu'(un accord de) fond», avait-elle estimé.

L'agence de notation chinoise Dagong a de son côté abaissé la note des États-Unis après l'adoption par le Congrès américain du texte permettant d'éviter un défaut de paiement des États-Unis, a aussi annoncé mercredi Chine nouvelle.

La note des Etats-Unis passe de A+ à A avec une perspective négative, a précisé Dagong, qui assure être indépendante mais qui doit encore prouver dans le temps une réelle crédibilité.

Le 14 juillet, Dagong avait assorti d'une perspective négative son évaluation de la dette souveraine des États-Unis, qu'elle avait déjà abaissée d'un cran au mois de novembre.

L'agence de notation chinoise suit une méthodologie distincte de celle des agences américaines Moody's, Fitch ou Standard & Poor's.

Contrairement aux trois agences américaines qui accordent aux États-Unis le sésame AAA, Dagong n'accorde pas à Washington cette note maximale, et l'avait abaissée en novembre de AA à A+.