La Maison Blanche «reste confiante» dans le fait qu'un accord pourra être trouvé au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette fédérale américaine avant la date butoir du 2 août, a déclaré mardi le porte-parole de Barack Obama, Jay Carney, avertissant que «le temps presse».

«Tout en restant confiants, nous comprenons aussi qu'il y ait une certaine angoisse, car nous poussons les choses jusqu'à la dernière minute», a-t-il dit. Si aucun accord n'est trouvé d'ici le 2 août, «nous allons perdre notre capacité à emprunter», a mis en garde le porte-parole.

«Il est impensable et inacceptable que les États-Unis, pour la première fois de leur histoire, fassent défaut sur leurs obligations, et le Congrès va agir pour faire en sorte que cela n'arrive pas», a insisté M. Carney.

«Nous avons besoin que le Congrès produise quelque chose qui soit un compromis ayant par conséquent le soutien des démocrates et des républicains dans les deux chambres, qui arrive sur le bureau du président et obtienne son accord», a-t-il martelé.

Le Congrès reste divisé

Le Congrès américain restait divisé mardi au lendemain d'un nouvel appel au compromis du président Barack Obama qui a exhorté les républicains à agir pour éviter un défaut de paiement après le 2 août, dont les conséquences économiques pourraient être graves.

Dans un discours à la Nation lundi soir, M. Obama a estimé que l'attitude des républicains dans le débat sur la dette avait conduit à une impasse «dangereuse». Il a appelé ses compatriotes à faire pression sur le Congrès, où ses adversaires sont majoritaires à la Chambre des représentants.

«La triste vérité est que le président (...) veut un chèque en blanc», avait lancé lundi soir le président de la Chambre, John Boehner.

À sept jours de la date fatidique, mardi, M. Boehner a continué d'insister sur son plan, que le président et les démocrates rejettent. «Nous avons un projet de loi qui est une approche raisonnable», a-t-il dit lors d'un point presse.

Après des semaines de discussions houleuses, les deux camps sont incapables de se mettre d'accord sur les modalités d'un plan de réduction des déficits pour accompagner un relèvement du plafond de la dette, qui a atteint en mai sa limite de 14 294 milliards de dollars.

La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a pressé, mardi à New York, les Etats-Unis de «trouver une solution» à cette crise sur la dette publique.

Après l'accord survenu le 21 juillet entre les dirigeants de la zone euro sur la Grèce, Mme Lagarde a dit espérer que ces mesures courageuses seraient suivies aux Etats-Unis «aussi rapidement que possible», faute de quoi des conséquences «très, très, très graves» pour l'économie mondiale sont à craindre, selon elle. D'après le FMI, la dette publique américaine atteindrait 99,0% du PIB en 2011 et 103,0% en 2012.

Les républicains insistent sur un plan en deux étapes: un premier relèvement du plafond de la dette de 1.000 milliards avant le 2 août -- accompagné de 1200 milliards de réductions budgétaires sur 10 ans -- et un autre relèvement du plafond début 2012, soit en pleine campagne électorale.

Mais M. Obama a rejeté une telle proposition, faisant valoir que cela conduirait à une répétition de la crise dans six mois.

M. Boehner a renvoyé la balle lundi soir vers le président, en affirmant que si ce dernier promulgue le plan républicain, «l'ambiance de +crise+ qu'il a créée disparaîtra d'elle-même».

«Le plan Boehner ne peut pas être adopté au Sénat» où la majorité est démocrate, a estimé mardi M. Carney.

Signe des profondes divisions au Congrès, le chef de file des démocrates au Sénat, Harry Reid, a proposé lundi un plan concurrent prévoyant un relèvement du plafond suffisant pour tenir jusqu'en 2013, accompagné d'une réduction des déficits de 2700 milliards de dollars.

Interrogé mardi sur les inquiétudes des marchés, M. Boehner a répondu que son plan serait «suffisant» pour les apaiser, ajoutant que sa deuxième tranche permettrait de relever le plafond de la dette de quelque 1800 milliards de dollars.

Un sondage réalisé pour le quotidien Washington Post et la chaîne ABC montre que 37% des Américains estiment que M. Obama a contribué à empirer la situation économique, soit six points de plus qu'en octobre. Mais 65% sont en désaccord avec le traitement par les républicains de la question du chômage.