Vols supprimés, coupures d'électricité aléatoires, trains annulés, banques fermées: la Grèce va tourner au ralenti mardi, au premier jour d'une grève générale de 48 heures lancée par les syndicats pour protester contre le budget d'austérité examiné par le Parlement.

Alors que le premier ministre Georges Papandréou a fait appel au «devoir patriotique» des députés lundi pour les exhorter à voter un projet de budget destiné à assainir les finances du pays au bord du gouffre et dégonfler son énorme dette, les syndicats s'opposent aux mesures contenues dans le plan: hausses d'impôts et privatisations massives.

Mardi et mercredi, après trois grèves générales de 24 heures depuis le début de l'année, les fonctionnaires seront de nouveau en grève, les banques fermées et les hôpitaux vont fonctionner avec du personnel d'astreinte.

Les journalistes ont de leur côté annoncé des arrêts de travail de cinq heures mardi et mercredi en début d'après-midi, ce qui va affecter surtout les journaux radiotélévisés et les sites internet d'information.

Les mesures d'austérité sont destinées à sécuriser le versement par les créanciers du pays -Union européenne et FMI- d'une nouvelle tranche d'argent frais à la Grèce, qui sans cela se retrouverait en risque de défaut de paiement en juillet.

Mercredi, les Indignés, un mouvement de résistance populaire, qui se veut hors syndicats et hors partis, ont prévu de grands rassemblements sur la place Syntagma, où se trouve le parlement, qu'ils souhaiteraient encercler symboliquement pour empêcher le vote, même si leur capacité de mobilisation montre des signes d'essouflement.

Malgré l'opposition de la rue, le gouvernement socialiste s'est déclaré confiant dans la capacité du pays à franchir le pas de la rigueur, via l'adoption du plan pluri-annuel de redressement et de sa loi d'application. Les votes sont attendus mercredi et jeudi.