La compagnie d'électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco), exploitante de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a annoncé lundi une diminution des salaires de son personnel pour réduire ses dépenses et couvrir les dommages infligés à la population.

Les émoluments annuels du président honoraire, du PDG et d'autres hauts dirigeants de Tepco vont être amputés de 50%, les rémunérations de ses cadres intermédiaires de 25% et celles de ses simples salariés de 20%.

«Nous appliquerons ces retenues de rémunération en raison de l'impact sur nos comptes des montants à payer en vertu de la loi sur l'indemnisation pour dommages nucléaires aux personnes qui en ont été victimes, et du fait de l'augmentation des frais pour reconstruire les installations électriques», a expliqué le groupe dans un communiqué.

Tepco escompte ainsi réaliser une économie annuelle de 54 milliards de yens (650 millions de dollars).

Par ailleurs, la compagnie a annulé un plan de recrutement qui prévoyait l'embauche de 1100 personnes pour lui permettre de se développer à l'étranger.

Avant que ses ambitions internationales ne soient ruinées par la catastrophe du 11 mars et la mise hors service des réacteurs de la centrale de Fukushima, Tepco prévoyait notamment d'étendre ses activités dans la construction et l'exploitation de sites nucléaires hors du Japon.

«Nous nous excusons sincèrement auprès du public et de nos clients pour les inquiétudes et inconvénients causés par l'accident de Fukushima», a assuré le groupe.

«Nous continuerons de faire tous les efforts possibles pour gérer la situation actuelle et réduire nos dépenses, en privilégiant l'approvisionnement stable en électricité et la sécurité», a promis Tepco, sous le feu des critiques.

Depuis le 11 mars, les six réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi (N.1) sont stoppés et les équipes de la compagnie tentent de mettre en marche des systèmes fiables de refroidissement du combustible pour éviter une aggravation des problèmes.

Un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale a été décrété «zone interdite» par les pouvoirs publics, forçant les habitants à vivre dans des refuges.