Les banques grecques ont perdu «une partie importante de leurs dépôts» en raison de la crise que traverse depuis un an le pays, a reconnu lundi le gouverneur de la Banque de Grèce (BdG), Georges Provopoulos, sans toutefois chiffrer le montant de ces pertes.

«Les banques grecques n'ont pas provoqué la crise, comme dans d'autres pays mais elles ont subi les conséquences du dérapage des dépenses publiques», a indiqué M. Provopoulos à l'occasion de la présentation du rapport annuel de la BdG sur l'économie du pays.

Lundi, sur fond d'accélération des rumeurs sur une possible restructuration de la dette publique grecque -

dont une partie est détenue par les banques grecques-, leurs cours ont dévissé à la bourse d'Athènes: Alpha Bank a perdu 7,49%, Eurobank 4,99%, Banque Nationale de Grèce (NBG) 5,55%, et la banque du Pirée 7,20%.

Alors que les marchés et certains pays partenaires de la Grèce comme l'Allemagne font monter la pression sur la Grèce pour qu'elle procède à une restructuration ordonnée de sa dette de 340 milliards d'euros (468 milliards de dollars) -opération qui pourrait passer par un abandon de créance sur une partie du capital selon certains analystes-, les banques grecques, dont la plupart -sauf une- avaient réussi les tests d'effort européens l'an dernier, se retrouvent très exposées et très fragiles.

Le gouverneur de la banque centrale a souligné lundi leur «isolement»: «L'abaissement de la note des banques, qui a suivi la dégradation de la note souveraine du pays, a eu comme conséquence leur isolement par les marchés alors qu'elles ont perdu une partie importante de leurs dépôts», a-t-il dit.

Mercredi dernier, lors d'un colloque à Athènes, des banquiers grecs avaient chiffré le recul des dépôts bancaires à environ 40 milliards d'euros (55 milliards de dollars) en 2010.

M. Provopoulos a souligné que l'aide octroyée par l'État grec aux banques pour soutenir leurs liquidités en 2010 «avait un caractère temporaire» et qu'«elles devaient maintenant adapter leur modèle aux nouvelles conditions».

Dans le cadre des mesures extraordinaires après la crise de 2008, les banques se sont massivement refinancées auprès de la Banque centrale européenne (BCE).

«Il faut que les banques soient capables, le plus tôt possible, d'agir d'une manière indépendante entre les investisseurs et les particuliers, sans dépendre du soutien extraordinaire de la Banque centrale européenne (BCE) ou de l'État grec», a souligné le gouverneur de la BdG.

Il a de nouveau plaidé en faveur «des fusions et d'une restructuration du système bancaire» tout en procédant à des négociations amicales pour que le résultat soit fructueux».

Une OPA lancée en février par la Banque Nationale de Grèce (BNG), numéro un du secteur en Grèce, sur le capital d'Alpha Bank, numéro trois -sur la base d'actifs et des parts sur le marché-, a échoué après qu'Alpha eut rejeté la proposition de fusion.

Selon M. Provopoulos, la restructuration des banques contribuera à la reprise de l'économie et «à la stabilité financière» du pays.