L'état précaire des banques européennes est la principale menace à la stabilité du système financier mondial, et va exiger de leur trouver des capitaux neufs, a affirmé mercredi le Fonds monétaire international (FMI).

Dans son «Rapport sur la stabilité financière dans le monde», le FMI fait l'état des lieux des tensions en Europe, entre des États qui luttent pour redresser leurs finances publiques et un secteur bancaire gravement endommagé par la crise financière mondiale.

«Beaucoup d'institutions financières, en particulier les banques européennes les plus faibles, sont prises dans un tourbillon de pressions liées les unes aux autres qui intensifient les risques pour le système dans son ensemble», a-t-il constaté.

Avec la crise financière, «les banques ont cherché à élever à la fois la qualité et la quantité de leurs fonds propres, mais les progrès ont été inégaux, les banques européennes étant généralement en retard sur les américaines», a rappelé le Fonds.

Et «les faiblesses et vulnérabilités structurelles subsistant dans la zone euro constituent toujours des risques importants s'ils ne sont pas résolus de manière globale», a-t-il poursuivi.

Selon lui, «dans les quelques mois à venir, le défi le plus urgent est le financement des banques et des États, en particulier dans certains pays vulnérables de la zone euro».

«Ces faibles niveaux de fonds propres rendent certaines banques allemandes, ainsi que les caisses d'épargne italiennes, portugaises et espagnoles en difficulté, vulnérables à de nouveaux chocs», a-t-il détaillé.

L'Europe n'échappera pas, d'après les experts du FMI, à une restructuration des banques non viables, et une recapitalisation de celles qui le sont. Or, «il est probable qu'il faudra qu'une partie de ce capital vienne de sources publiques», ont-ils avancé.

Le FMI a suggéré d'autres pistes auparavant: réduire les dividendes, mettre en réserve «une plus grande part des bénéfices», ou encore «réduire les bilans de manière progressive» en évitant de vendre des actifs en urgence, ce qui ne ferait qu'aggraver le problème global.

À un niveau mondial, «les banques sont face à un mur de dette qui parvient à maturité, avec 3600 milliards de dollars à rembourser dans les deux prochaines années. Les exigences de refinancement de la dette bancaire sont les plus prononcées pour les banques irlandaises et allemandes», ont calculé les auteurs.

Ils laissent entendre que sans un secteur financier plus solide, l'Europe risque de rester à la traîne en matière de croissance.

«De lourds fardeaux de dette pèsent sur l'activité économique et menacent la stabilité financière en fragilisant les bilans. Quand la dette est à des niveaux élevés, sa viabilité devient de plus en plus sensible aux évolutions des coûts de financement», ont-ils expliqué.