Montréal s'est doté récemment d'une grappe industrielle en finance et le gouvernement veille, dans son budget, à ce qu'elle donne rapidement des fruits.

HEC Montréal obtient le soutien financier pour créer un institut de la finance structurée et des instruments dérivés de Montréal. Les sommes sont modestes, soit 15 millions de dollars en 10 ans. Le gouvernement met 1 million, l'Autorité des marchés financiers (AMF), 5 millions.

L'institut aura pour tâche de mener des projets de recherche appliquée en matière de produits dérivés, dont la Bourse de Montréal est devenue un chef de file en la matière.

Un dérivé est un produit financier comme une option d'achat ou de vente d'action permettant aux acteurs du marché de diminuer ou d'accentuer leur risque.

«On aime la vision qui est en train de se créer autour d'un développement à long terme d'un pôle fort dans les services financiers axés dans nos compétences sur les produits dérivés, dit Michel Leblanc, président et chef de la direction de la chambre de commerce du Montréal métropolitain. Dans le budget de l'an dernier, on a annoncé la mise sur pied de la grappe. Ça s'est fait. Aujourd'hui, on annonce des mesures pour soutenir les produits dérivés. Ce budget est de nature à renforcer le positionnement de Montréal et son expertise dans les produits dérivés, le créneau le plus porteur dans les produits financiers. C'est très bon pour Montréal.»

De plus, Québec met sur pied un «commando» pour que Montréal puisse obtenir la future chambre de compensation des instruments dérivés hors cote. Il fera son rapport à l'été 2011.

Sommairement, une chambre de compensation assure la contrepartie aux deux parties d'une transaction financière.

Actuellement, Montréal dispose d'une chambre de compensation pour les dérivés cotés en Bourse. Les produits hors cote ne font l'objet d'aucune compensation.

À la suite de la crise financière, les autorités financières internationales se sont entendues pour que soient compensés les produits hors cote également.

Plus de 30 juristes additionnels pour l'AMF

Finalement, l'AMF a multiplié les enquêtes pour traquer les bandits à cravate en 2010. Elle a déposé 2069 chefs d'accusation, plus du double que les chefs de 2009. Elle a aussi émis pour 11,4 millions de dollars en amendes, pénalités et sanctions. Elle consacrera 3,7 millions de plus en 2011-2012 pour embaucher de 30 à 33 ressources additionnelles, principalement des juristes qui feront le suivi des enquêtes.

Ces mesures seront financées a même les revenus de l'AMF.