Exportation et technologie. Voilà les deux priorités du budget Bachand en matière de culture. Il crée le fonds Capital culture Québec (CCQ), doté de 100 millions de dollars, pour financer les grands projets à l'étranger, ainsi qu'une enveloppe de 10 millions de dollars pour faciliter le virage numérique des entreprises et organismes culturels.



Le fonds CCQ, qui durera de 8 à 10 ans, devrait être opérationnel l'automne prochain. Il s'adresse aux projets de 5 millions de dollars en cinéma ou de 2 millions dans les autres disciplines.

Le fonds plafonne sa contribution à 40% par projet. Les producteurs devront eux-mêmes y investir dans une proportion qui reste à définir. Le Ministère indique que le minimum devrait être de 10 ou 15%. Les projets seront jugés selon leur potentiel de rendement et leur capacité de générer «d'importantes retombées au Québec». Culture Montréal et le groupe Spectra, notamment, ont salué cette initiative hier.

Le gouvernement Charest ajoute en outre 10 millions supplémentaires au Fonds d'investissement de la culture et des communications, ce qui porte sa capitalisation totale à 40 millions.

Le Conseil des arts et des lettres du Québec recevra 3  millions d'ici à 2014. Le gouvernement veut «renforcer la mission» de l'organisme afin de favoriser les projets internationaux.

Enfin, le Musée des beaux-arts de Montréal, un musée privé, recevra 6,3 millions pour le nouveau pavillon consacré aux oeuvres québécoises et canadiennes. Le chantier coûtera au total 32,8 millions.

Aider le virage numérique

Une enveloppe totale de 9 millions sera distribuée d'ici à 2014-2015 pour aider le milieu culturel à réaliser le virage numérique.

Notamment, les cinémas indépendants des petites villes (50 000 habitants ou moins) recevront 2,4 millions pour passer de la projection 35 mm au numérique, une changement nécessaire à leur survie, croit le Ministère. On prévoit en effet que, d'ici à la fin de 2012, les nouveautés paraîtront seulement en format numérique.

Les 6,6 millions qui restent iront notamment à la musique et aux variétés, aux livres et à l'Institut national de l'image et du son.

Le financement public de la culture a augmenté de 35% depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement Charest. En comparaison, la croissance annuelle moyenne de l'ensemble des dépenses a été de 5% durant la même période.