Le gouvernement ne réussit pas à limiter ses dépenses, dénonce l'opposition.

Pour arriver à l'équilibre budgétaire en 2013-2014, Québec doit limiter la croissance de ses dépenses. Jusqu'ici, c'est un «échec», estime le PQ, qui prône une réduction plus draconienne de la taille de l'État.

Le gouvernement devait contribuer à 62% de cette réduction. Mais l'année dernière, seulement 40% de l'effort provenait du gouvernement, calcule le PQ. «Par contre, pour aller chercher l'argent dans la poche des contribuables, le gouvernement atteint parfaitement ses objectifs», ironise son critique en matière de finances publiques, Nicolas Marceau. Il n'hésite pas à qualifier le budget Bachand de «fraude intellectuelle».

L'année dernière, la croissance des dépenses du gouvernement a été de 3,7%, soit plus que l'objectif de 2,8%. Cela représente une hausse de 1,35 milliard. Quand on ajoute le service de la dette, la hausse des dépenses s'élève à 4,1%. Et la hausse réelle serait encore plus forte, soutient l'ADQ, qui estime que le ministre des Finances, Raymond Bachand, se livre à de la «comptabilité créative».

Dans son budget, le ministre sépare les dépenses des programmes de celles des fonds spéciaux et d'organismes non budgétaires. Ces fonds et organismes ne sont donc pas inclus dans les objectifs de réduction de dépenses. «Les dépenses de ces fonds spéciaux ont augmenté de 15%», affirme le critique de l'ADQ en matière de finances publiques, François Bonnardel. En les comptant, les dépenses totales du gouvernement auraient donc augmenté de 5,7%, et non de 3,7% comme l'avance M. Bachand.

M. Bonnardel rappelle que, cet hiver, le vérificateur général a accusé le ministre Bachand de «ne pas présenter le portrait de façon compréhensible». Le vérificateur estimait que, même si tous les chiffres étaient là, la façon de les présenter manquait de transparence.

«Aucune société cotée en Bourse ne pourrait fonctionner comme le gouvernement le fait. (...) L'Autorité des marchés financiers lui taperait sur les doigts», dit M. Bonnardel.

Selon l'ADQ, en additionnant tous les coûts, au dévoilement des comptes publics, l'automne prochain, on apprendra que les dépenses dans le régime de soins médicaux auront augmenté de 9,4%, et non de 5% comme le soutient le gouvernement.

L'ADQ et le PQ souhaitent une réduction plus rapide du nombre de fonctionnaires. Le gouvernement Charest s'est déjà engagé à ne remplacer qu'un fonctionnaire sur deux qui partent à la retraite. Selon les calculs du PQ, l'année dernière, le gouvernement n'a aboli que neuf postes. «Sur 70 663, il y en a 9 de moins», avance Sylvain Simard, critique du le Conseil du Trésor pour le PQ.

Hausse contestée

Contrairement à l'ADQ, le PQ et Québec solidaire dénoncent la hausse des droits de scolarité. Les deux partis estiment que cela nuira à l'accessibilité, au taux d'obtention de diplôme et, ultimement, à la croissance économique.

Le PQ propose plutôt deux scénarios: le gel des droits ou leur indexation à l'inflation. Les militants péquistes trancheront au congrès national, en avril.