L'impôt foncier ne permet plus aux villes de faire face à leurs obligations, affirment les municipalités québécoises. Alors que le gouvernement Charest s'apprête à déposer son budget, elles souhaitent que Québec leur permette d'imposer une taxe sur l'essence afin d'assainir leurs finances.

L'Union des municipalités du Québec (UMQ) joint sa voix à celle de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) pour réclamer le pouvoir de lever une taxe sur le carburant, et de l'augmenter progressivement à 5 cents le litre. L'organisme, qui rassemble les plus grandes municipalités de la province, considère que la source traditionnelle de revenu des villes, l'impôt foncier, ne suffit plus aux besoins de ses membres.

«Les municipalités se voient davantage confier des responsabilités, que ce soit au niveau de l'environnement, du transport, souligne la vice-présidente de l'UMQ, Danielle Roy Marinelli. Quand les sous ne viennent pas avec les responsabilités, c'est certain qu'il devient difficile de boucler les budgets.»

Mme Roy Marinelli, qui est mairesse de Lévis, a elle-même dû imposer une hausse de l'impôt foncier pour financer les services à sa population. Le gouvernement lui impose une série de normes, notamment pour les services de police et de pompier. À cela s'ajoute la hausse de la TVQ, qui coûtera cette année 500 millions aux villes québécoises, sans compter les dépenses engendrées par la hausse du prix de l'essence.

Dans le Grand Montréal, le fruit de de la nouvelle taxe sur l'essence servira à financer les nombreux projets de transports collectifs qui nécessiteront des investissements de 10,5 milliards dans la prochaine décennie. La CMM souhaite en outre prolonger trois lignes de métro, remplacer les wagons existants, créer une voie réservée sur le boulevard Pie-IX et bâtir le train de l'Ouest.

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a fait du pouvoir de lever une nouvelle taxe sa seule demande officielle au gouvernement Charest en vue du budget d'aujourd'hui.

«Cette année, le maire a un cheval de bataille, une priorité: le financement du transport en commun», a résumé sa porte-parole, Martine Painchaud.

Chaque cent ajouté à la taxe sur l'essence permet à la CMM d'engranger 32 millions par année. À 5 cents de taxe par litre, c'est donc 160 millions qui serviront à financer les transports collectifs. Les sommes recueillies s'ajouteraient aux 3 cents par litre qui servent déjà à financer l'Agence métropolitaine de transport (AMT).

La somme que rapportera à la Communauté métropolitaine deMontréal chaque cent de taxe sur le litre d'essence