La banque centrale du Japon a injecté mardi 98 milliards de dollars supplémentaires dans son système financier pour tenter d'apaiser les craintes de voir les banques du pays crouler sous l'impact économique du séisme et du tsunami de vendredi dernier.

Pendant ce temps, les marchés boursiers japonais ont plongé pour une deuxième séance consécutive, alors que s'amplifiait la crise nucléaire à la centrale de Fukushima Dai-ichi.

Les deux injections totalisant 8000 milliards de yens, soit environ 98 milliards de dollars américains, s'ajoutent à celle de 184 milliards de dollars américains effectuée la veille sur les marchés monétaires, et à l'assouplissement de la politique monétaire visant à appuyer l'économie du pays, dans la foulée du tremblement de terre d'une magnitude de 8,9 qui a tué plus de 3300 personnes, selon le dernier bilan officiel.

Ces injections ont aidé à stabiliser les marchés des devises, mais les marchés boursiers ont plongé pour un deuxième jour consécutif.

L'indice de référence Nikkei 225 a plongé de 14%  après que le premier ministre Naoto Kan eut recommandé aux gens qui habitent dans un rayon de 30 kilomètres de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi de rester à l'intérieur, en raison du niveau de radiation dans l'air. La Bourse de Tokyo a finalement clôturé en baisse de 10,6%.

La radiation s'échappe des réacteurs endommagés de la centrale du nord-est du pays, où la situation ne cesse d'empirer quatre jours après la catastrophe naturelle. Selon le premier ministre japonais, d'autres fuites radioactives sont possibles.

La Banque du Japon a réagi rapidement pour tenter de calmer la donne sur les marchés financiers. En inondant le système bancaire de liquidités, elle espère que les banques vont continuer à prêter de l'argent et être en mesure de répondre à la hausse probable de la demande de fonds postséisme.

Selon des analystes, le Japon pourrait avoir recours au vaste marché obligataire pour aider à payer pour la reconstruction des régions côtières touchées par le tsunami. Mais cela ajoutera nécessairement au lourd fardeau de ses finances nationales. Le Japon est aux prises avec une énorme dette qui, évaluée à 200% de son produit intérieur brut, est la plus importante parmi les pays développés.