Après neuf jours de délibérations du jury, la Couronne n'a pas perdu espoir de faire condamner les coaccusés de Vincent Lacroix dans l'affaire Norbourg.

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«On reste confiants, mais tout est possible», dit le procureur de la Couronne, Me Serge Brodeur. Le jury entame ce matin sa dixième journée de délibérations. Le premier procès des coaccusés de Vincent Lacroix a avorté après 11 jours de délibérations en janvier 2010.

Témoignage important

Cette fois-ci, à la neuvième journée de délibérations, les 12 jurés au procès Norbourg sont sortis de leur mutisme. Pas pour rendre un verdict, mais pour demander d'écouter à nouveau le témoignage de Jean Hébert, ancien employé de l'Autorité des marchés financiers engagé chez Norbourg en 2004. L'année suivante, il se rend aux policiers pour dénoncer la fraude. «Le témoignage est important car, la minute où Jean Hébert voit les documents financiers de Norbourg International, il détecte la fraude et se rend à la police», dit le procureur de la Couronne, Me Serge Brodeur.

Le jury voulait seulement visionner le témoignage de Jean Hébert le 5 octobre dernier, mais le juge Marc David leur a plutôt préparé les cassettes du témoignage au complet, qui s'est étalé sur trois jours. Les jurés peuvent visionner jusqu'à 3h15 de témoignage. Le juge Marc David leur a donné comme directive de porter autant attention à l'interrogatoire de la Couronne qu'au contre-interrogatoire des avocats de la défense. «Je ne connais pas l'aspect du témoignage qui vous intéresse, mais ce qui est important c'est d'écouter l'interrogatoire et le contre-interrogatoire», a dit le juge Marc David aux jurés hier midi.

Il s'agit seulement de la deuxième fois que le jury sort de son mutisme depuis le début des délibérations. La première journée des délibérations, le jury avait demandé une clarification au juge Marc David au sujet d'une question de droit. Le procès a duré cinq mois.

Le cofondateur de Norbourg Serge Beaugré, le responsable des finances Jean Cholette, l'informaticien Félicien Souka, l'ex-fonctionnaire Jean Renaud et le comptable Rémi Deschambault sont passibles de 14 ans de prison pour fraude et fabrication de faux documents. L'ex-PDG de Norbourg, Vincent Lacroix, a été condamné à 13 ans de prison en octobre 2009 dans le cadre du même procès. Il a obtenu sa libération conditionnelle en janvier dernier.